Ce mardi, la fusée Ariane 6 s'envole sur les coups de 20 heures, heure de Paris, depuis Kourou en Guyane. Ce lancement sera suivi de très près et pourrait remettre l’Europe au centre de la bataille pour l’espace. Deux chiffres pour illustrer l’abandon européen : 116 lancements orbitaux en 2023 pour les États-Unis, dont deux tiers de Space X, contre trois seulement pour le continent européen. Résultat : l’Europe est en situation de dépendance totale à laquelle il faut mettre fin, rappelle Paul Wohrer, chercheur à l’institut français des relations internationales.
"C'est une situation qui est quand même assez inconfortable d'un point de vue géopolitique. Il y a des technologies qui sont très sensibles dans les satellites et c'est quelque chose qu'on souhaite ne pas nécessairement voir tomber entre toutes les mains", détaille-t-il.
Plusieurs entreprises ont déjà réservé des vols
L’objectif pour Ariane est également financier. D’abord, rembourser son développement puis à terme, devenir rentable. D’ailleurs, plusieurs entreprises ont déjà réservé des vols pour profiter de sa technologie, explique Benjamin Perret, chargé d’actualité spatiale à la cité de l’espace.
"Amazon a prévu 18 lancements avec Ariane 6. C'est le seul lanceur qui est capable de faire ça, de lancer deux gros satellites en même temps. Ça permet de diviser les coûts-là aussi", note-t-il. Mais le pari n’est pas gagné d’avance… En aérospatial, près d’un premier lancement de fusée sur deux aboutit à une défaillance majeure…