Les Balkany devant la justice, épisode 2. Après avoir été jugés la semaine dernière pour fraude fiscale, avec quatre ans de prison ferme requis contre Patrick Balkany et quatre ans de prison dont deux avec sursis requis contre Isabelle Balkany, le maire de Levallois et son épouse comparaissent à partir de lundi pour d'autres faits : corruption et blanchiment. L'enquête avait démarré en 2013, après les révélations d'un ancien proche de Patrick Balkany, Didier Schuller.
Les Balkany, jugés notamment pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée", sont poursuivis pour avoir dissimulé au fisc plus de 13 millions d'euros d'avoirs entre 2007 et 2014, à l'aide de savants montages offshore. En particulier deux somptueuses propriétés déjà au coeur du premier volet : le riad Dar Guycy de Marrakech, dont ils nient être propriétaires, et la villa Pamplemousse de Saint-Martin.
Leur fils aurait servi d'écran
Cette fois-ci, quatre autres personnes sont poursuivies, à commencer par leur second enfant, Alexandre Balkany, 38 ans et chef d'entreprise, qui est accusé d'avoir servi d'écran entre ses parents et la villa à Marrakech en signant deux contrats de location fictifs. Objectif : leur éviter d'apparaître comme les vrais propriétaires de ce bien.
Viennent ensuite, dans l'ordre de proximité, Jean-Pierre Aubry, 57 ans, ancien basketteur devenu le bras droit de Patrick Balkany. Ce dernier l'a nommé directeur de cabinet à la mairie de Levallois-Perret puis à la tête de sociétés immobilières. Il est le bénéficiaire officiel des deux entités panaméennes qui détiennent le riad. Plusieurs fois au cours de l'enquête, il a affirmé qu'il défendrait son mentor jusqu'au bout, malgré les conséquences pour lui.
Un ancien associé de Sarkozy jugé
À ses côtés durant tous les rendez-vous pour gérer les comptes offshore, Me Arnaud Claude est également sur le banc des accusés. C'est un ancien associé de Nicolas Sarkozy que la justice soupçonne d'avoir piloté toutes les opérations fiscales de la Suisse à Singapour.
Enfin, le dernier prévenu est Mohamed Al Jaber, homme d'affaires saoudien accusé d'avoir versé cinq millions d'euros (pour payer une partie du riad) en échange du chantier de deux tours en front de Seine. En langage juridique, cela s'apparente à de la corruption active. Ce qui vaut à Patrick Balkany d'être jugé également pour corruption passive.