Il avait dû démissionner après avoir menti. Sept mois après l'interruption de son procès, l'ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac comparait lundi devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de son ex-épouse, Patricia Ménard. En cause : un compte en banque ouvert en Suisse en 1992.
Un double retraité. Le mot "paria" revient souvent dans la bouche de l'entourage de Jérôme Cahuzac. Ses proches décrivent un homme de 64 ans, en pleine forme physique, mais réduit à l’inactivité faute de trouver des employeurs qui assument le scandale. L’ex-député, ex-président de la commission des Finances et ex-ministre du Budget va se présenter lundi à la barre comme un double retraité, à la fois de son ancienne activité de chirurgien et d’élu dans la circonscription de Villeneuve-sur-Lot.
Un homme discret. C’est d'ailleurs dans cette petite commune près d'Agen, et dont il a été maire pendant onze ans, que Jérôme Cahuzac se ressource discrètement. Sur place, on confie ne jamais le croiser, ni en ville ni sur le marché. Mais en mai dernier, son retour a bruissé comme une folle rumeur. Jérôme Cahuzac s’est rendu, à l’invitation de ses fidèles, devant plusieurs centaines de soutiens, à une soirée privée. L’heure d’un retour en politique ? Pas vraiment. Ce féru de golf, qui avait choisi le code "birdie" [avoir un coup d’avance, NDLR], pour s’identifier auprès de ses banquiers étrangers, sait que son avenir passera d’abord par l’épreuve judiciaire du procès et la confrontation avec son ex-épouse.