Il est le nouvel homme de la majorité. Olivier Véran, 39 ans, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, entre au gouvernement. Il a été nommé dimanche ministre de la Santé à la place d'Agnès Buzyn, qui a accepté de remplacer en urgence Benjamin Griveaux comme candidate LREM à la mairie de Paris. Ce neurologue, élu député de l'Isère en 2017, hérite d'un ministère sous la pression des personnels hospitaliers en colère, le tout en pleine menace d'épidémie de coronavirus.
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"On ne peut pas dire que la colère des hospitaliers à été entendue"
Alors que la passation aura lieu ce lundi Avenue Duquesne, l'opposition n'a pas attendu un seul instant pour critiquer le choix d'Agnès Buzyn de démissionner, dimanche. Du côté des hospitaliers aussi, le profil de son remplaçant n'est pas forcément celui qui les ravit le plus. "Il a été l'oreille du président sur les questions de santé", tacle Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général de la Fédération Sud Santé Sociaux.
Depuis près d'un an, les hôpitaux publics sont en grève pour dénoncer le manque de moyens. "Et vu le résultat depuis l’élection d’Emmanuel Macron sur les questions de santé, on ne peut pas dire que la colère des hospitaliers a été entendue", affirme le syndicaliste au micro d'Europe 1.
Même son de cloche pour Blandine Chauvelle, assistante sociale à la Pitié Salpêtrière, et membre du collectif inter-hôpital. "Les conditions de travail ne se sont pas améliorées depuis des mois. Agnès Buzyn avait fait des annonces, pour l'instant on n'a rien vu. Il y a toujours un manque de personnel dans les services !", dénonce-t-elle.
"On a l'impression qu'Agnès Buzyn se moque de nous"
Blandine Chauvelle met également en cause le calendrier d'Agnès Buzyn, désormais candidate à la mairie de Paris. "On a un peu l'impression qu'elle se moque de nous", lance-t-elle. "Elle nous dit la semaine dernière qu'elle allait recevoir les hospitaliers après la manifestation de vendredi, puis deux jours après on apprend qu'elle démissionne".
Quant au nouveau ministre, les hospitaliers ne sont pas enthousiastes. Jean-Marc Devauchelle prédit "des budgets en baisse" et la continuation de la réduction de l'offre de soins à la population par des fermetures de lits et des restructurations majeures". "De ce fait, on ne pense pas qu'en changeant la personne aujourd'hui, ça va changer la politique", résume-t-il.