Plus de 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant le Bataclan à Paris, lieu symbolique des attentats du 13-Novembre, pour protester contre les accusations de violences policières et de racisme à l'encontre de leur profession, et dénoncer un manque de soutien du ministère de l'Intérieur. Une nouvelle manifestation après deux semaines rythmées par des rassemblements nocturnes dans divers endroits de la capitale. Paul* est l'un des policiers qui a participé à toutes ces opérations. "On ne manifeste pas pour le maintien de la clé d’étranglement ou pour continuer à être raciste comme on peut le lire sur les réseaux sociaux", explique-t-il au micro d'Europe 1.
PARIS - Des centaines de policiers en colère manifestent devant le #Bataclan.
— Clément Lanot (@ClementLanot) June 26, 2020
Le mouvement de colère se poursuit depuis deux semaines. pic.twitter.com/mb80tNtZPL
Paul reconnaît "un manque cruel de formation"
Selon lui, une majorité des forces de l'ordre serait "d'accord" pour retirer cette méthode d'interpellation qui a suscité la polémique de nombreuses fois. "Mais dans ce cas-là, il faut qu'on ait une formation pour nous apprendre quelque chose qui la remplace", prévient Paul. "C'est aussi ça notre cri de détresse : notre manque cruel de formation", affirme-t-il.
"En 2015, on était les nouveaux héros, et là on nous crache dessus"
"En 2015, on était les nouveaux héros, et là on nous crache dessus", regrette Paul, craignant que la situation soit identique dans quelques mois pour les soignants, héros de la crise sanitaire. "Ils sont applaudis à l'heure actuelle, mais dans quelques mois, les infirmières se feront agresser aux urgences". "Depuis des années, on a laissé la Police nationale, un peu comme tous les piliers de la République, à l'abandon", déplore le gardien de la paix.
Alors, pour montrer "sa détresse", Paul, censé assurer le bon respect des lois, participe à des manifestations illégales depuis quinze jours. "C'est le seul moyen de se faire entendre", conclut le policier.
*Le prénom a été modifié