Une fois de plus, ils se sont réunis pour décider ou non de reconduire le mouvement contre la réforme des retraites. L'intersyndicale alsacienne des cheminots était réunie ce mercredi à Strasbourg pour déterminer si le mouvement de grève allait être reconduit. Et sans surprise, il l'est pour les prochaines 24 heures. La trentaine de grévistes présents comptent bien se réunir ainsi tous les matins aussi longtemps qu’il le faudra, motivée pour continuer ce mouvement dans la durée.
"On tiendra jusqu’à ce que Monsieur Macron mette sa réforme dans un carton et qu’il l’oublie", assure Philippe Rauch, responsable Force Ouvrière cheminots pour le Grand Est, au micro d'Europe 1. "En 1995, il a fallu tenir plus de trois semaines pour que Monsieur Chirac remballe la sienne. Donc s’il faut faire trois semaines, on fera trois semaines", poursuit-il.
Un relai entre cheminots pour faciliter la grève
Pourtant, renoncer à une partie de son salaire pour faire grève n’est pas facile, surtout en pleine période d’inflation. "Ce n’est pas évident de perdre des sous", admet Ludovic Winterberger, secrétaire de l’Unsa ferroviaire Alsace. "Mais dans l’Histoire de France, tous les grands mouvements qui ont permis d’obtenir des avancées sociales ont exigé des sacrifices", rappelle-t-il, expliquant que des caisses solidaires commencent à se mettre en place pour aider les grévistes à tenir bon.
"Avec l’inflation qu’on a aujourd’hui, tout le monde ne peut pas se permettre de faire grève tous les jours, alors on tourne", ajoute Philippe Rauch. "On vient travailler une journée pour gagner un peu de sous, le lendemain, c’est un collègue qui prend la relève. Et comme cela, on va pouvoir durer très longtemps", promet-il. Les cheminots prévoient également de distribuer des tracts devant la gare pour inciter les Strasbourgeois à participer à la manifestation de samedi. Mardi, on dénombrait 30.000 manifestants selon les organisateurs et 9.500 selon la police, soit davantage que les journées précédentes.