Le télétravail pendant les grèves : oui, mais jusqu'où ? Avec ce système, une partie des Français ont trouvé l'astuce pour échapper aux journées de grève. Désormais, ces dernières n'ont qu'un impact limité sur l'économie française et l'activité des entreprises. Mais, lorsque le mouvement s'installe durablement et que les journées de grève se multiplient, recourir au télétravail n'est plus possible. Car beaucoup d'emplois ne sont pas "télétravaillables".
En Ile-de-France, là où l’impact des grèves est le plus fort puisque la majorité des travailleurs prennent les transports pour aller au bureau, six employés sur dix ne peuvent pas travailler chez eux. Alors face à la grève, deux options : se lever plus tôt et tenter sa chance dans les transports, ou tout simplement poser sa journée.
"On ne peut pas poser à répétition des jours de congé"
Une solution qui n’est pas durable, pour Marie-Sophie Ngo Ky Claverie, directrice générale du MEDEF Paris. "On ne peut pas poser à répétition des jours de congé. D'abord, parce que ça désorganise le travail et que pour soi-même, on a peut-être d'autres projets et besoin d'autres jours pour partir en vacances", souligne-t-elle.
Pour les salariés qui peuvent, eux, télétravailler un ou deux jours par semaine, difficile d’en faire plus. "Il y a bien des jours de présentiel. Le mardi et le jeudi sont des jours privilégiés dans les entreprises pour des interactions ou des réunions d'équipe. Et là, des grèves ont été choisies le mardi et le jeudi", déplore Marie-Sophie Ngo Ky Claverie. Et cet impact sur l’organisation au travail inquiète les chefs d’entreprises : selon le MEDEF, près de 70% d’entre eux redoutaient déjà des mouvements sociaux dans le pays à la fin de l’année dernière.