Plus de 5.000 tonnes de déchets dans les rues de Paris. Depuis huit jours, une partie des éboueurs de la capitale suivent une grève reconductible contre la réforme des retraites, à l’appel de la CGT. Et pourtant, leur statut est très différent de celui des salariés du privé. Les éboueurs municipaux font partie des catégories actives de la fonction publique.
Beaucoup d'éboueurs vont dépasser l'âge légal
Comme les pompiers ou les infirmiers, leurs conditions de travail difficiles justifient un départ en retraite anticipé. Actuellement, l’âge légal des éboueurs est fixé à 57 ans, mais la réforme va le repousser à 59 ans. Et la durée de cotisations pour un départ à taux plein atteindra bientôt 43 annuités, comme pour les salariés du privé. Ce qui, dans les faits, va pousser beaucoup d’éboueurs à dépasser l’âge légal.
Pour le secrétaire général de la CGT-Services publiques, François Livartowski, cette réforme est injuste. "Le Covid, c’était il n'y a pas longtemps. Les éboueurs faisaient partie de ces agents en première ligne. On leur disait qu’ils avaient eu un rôle essentiel. Et là pour toute récompense, c’est deux ans supplémentaires. Il y a très peu d’éboueurs qui arrivent en bonne santé à la retraite. On meurt plus tôt que la moyenne et la on veut nous supprimer deux ans de retraite", déplore-t-il. Malgré tout, la réforme ne touche pas à deux acquis des fonctionnaires de catégories actives : le calcul de la pension sur les six derniers mois de carrière, et la possibilité de partir à taux plein dès 62 ans pour les carrières incomplètes.