Le gouvernement retiendra certaines propositions des syndicats pour réformer le code du travail, présentées lors des réunions de concertation qui ont démarré début juin, assure la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dans une interview au Journal du dimanche.
Le projet de loi d'habilitation à réformer le droit du travail par ordonnances doit être examiné mercredi en Conseil des ministres. Les concertations menées par le ministère du Travail avec les syndicats et le patronat se poursuivront tout au long de l'été sur le contenu de ces ordonnances.
"Des points ont été retenus." "Les huit organisations ont fait des propositions constructives, souligne la ministre. On s'est dit les choses de façon ouverte et franche." "Nous ne serons pas forcément d'accord sur tous les sujets et avec tout le monde, mais les discussions se déroulent dans le respect mutuel", insiste-t-elle. Parmi les propositions syndicales, il y a "des points qui ont été retenus et d'autres qui le seront dans les prochaines semaines de la concertation", assure-t-elle par ailleurs, sans donner plus de précision.
Parmi les principaux axes listés par le gouvernement figurent la primauté accordée à l'accord d'entreprise, une modification des modalités de licenciement économique ou l'extension du contrat de chantier, dispositif à mi-chemin entre le CDI et l'intérim. Ce contrat, prévu pour prendre fin au moment où un chantier se termine, "fonctionne depuis des années dans le BTP", rappelle Mme Pénicaud. "Que les secteurs d'activités, dans des conditions à définir et régulées par les partenaires sociaux au niveau de la branche, puissent envisager ce type de contrat, ça a du sens", mais "il n'est pas question de le généraliser à toutes les entreprises", selon elle.
Interrogée pour savoir si elle craint un mouvement social d'ampleur, comme lors de la loi El Khomri, la ministre assure qu'elle n'a "pas de boule de cristal, chaque organisation prendra ses responsabilités" mais dit espérer qu'il y aura "des points d'accord".