C’est l'ultime espoir de l’intersyndicale et des opposants à la réforme des retraites. Dans une lettre dont le JDD a dévoilé des extraits et qu'Europe 1 a également consulté, huit organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, UNSA, CFE CGC, CFTC, Solidaires, F.S.U) appellent "solennellement" les députés et les sénateurs à "voter la proposition de loi abrogeant le recul de l’âge effectif de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisations". Le courrier de l'intersyndicale doit être adressé mardi 9 mai à tous les parlementaires, à l’exception des députés du Rassemblement national.
"Le gouvernement est resté sourd"
Cette proposition de loi est l'œuvre du député centriste Charles de Courson, membre du groupe parlementaire LIOT (Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires). Elle sera examinée le 8 juin à l’Assemblée nationale. Dans sa lettre, l’intersyndicale propose des rencontres aux parlementaires d'ici le 8 juin, pour tenter de les convaincre qu'il faut voter l'abrogation de la réforme.
"Plusieurs millions de travailleurs et travailleuses […] se sont mobilisés lors de 13 journées de mobilisation depuis le 19 janvier […] Le gouvernement est en effet resté sourd à cette volonté populaire et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère", déplore le courrier des organisations syndicales.
"Il s'agit de redonner à la nation confiance dans la réalité"
En conclusion, ces dernières soulignent qu'"il ne s’agit pas seulement d'empêcher la mise en place d’un dispositif injuste, il s'agit également de redonner à la nation confiance dans la réalité et la vigueur de sa démocratie et de maintenir une cohésion sociale menacée".
Après l'usage du 49.3 par le gouvernement, la motion de censure, déjà déposée à l’initiative du groupe LIOT avait échoué à renverser le gouvernement à huit voix près le 20 mars dernier. Cette nouvelle tentative d'entraver la réforme des retraites, dont l'entrée en vigueur est prévue le 1er septembre, représente donc une réelle menace pour l’exécutif.