Samedi, à l'issue d'une intersyndicale au siège de la CGT, les trois principaux syndicats représentatifs à la SNCF (la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire et SUD-Rail) ont appelé à accentuer le mouvement contre la réforme des retraites.
"Nous appelons à la poursuite du mouvement ce week-end et au renforcement de celui-ci à partir de lundi, pour bien matérialiser auprès du gouvernement que nous voulons le retrait de son projet par points", a déclaré à la presse Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF. "Il faut poser dans toutes les entreprises la question de la grève et de la reconduction de la grève", a-t-il ajouté.
La grève pourrait durer jusqu'à Noël
La mobilisation pourrait-elle durer jusqu'aux vacances de Noël ? "On espère que le gouvernement aura répondu avant cette date", mais "les cheminots ne se fixent pas de limites", a-t-il répondu. A l'issue également de cette réunion des trois principales fédérations de cheminots, qui a duré 2h30, Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail (3ème à la SNCF), a évoqué "un appel à la grève qui s'étend". "Il faut que le gouvernement entende cette colère sociale", a-t-il souligné.
Les syndicats ayant lancé l'appel unitaire à une grève illimitée depuis jeudi ne se satisfont pas non plus d'une éventuelle application de la "clause du grand-père", qui permettrait de ne faire entrer que les futures recrues dans le "système universel" de retraite. "Si le gouvernement était sur l'idée qu'on n'applique pas la réforme aux générations actuelles, c'est qu'il reconnaît que son projet va 'péjorer'", c'est-à-dire dégrader les conditions de retraite, a fait valoir Laurent Brun.
"C'est le gouvernement qui doit répondre"
Lors d'une réunion avec les représentants du personnel vendredi, la direction de la SNCF a fait des propositions sur "l'emploi, l'attractivité, la qualité de vie au travail, et les salaires", a relevé Florent Monteilhet, secrétaire général adjoint de l'Unsa ferroviaire (2e à la SNCF). "Ils essaient de desserrer l'étau", a-t-il commenté.
Mais pour Laurent Brun, "c'est le gouvernement qui doit répondre" sans "se défausser sur d'autres structures" comme la SNCF ou la RATP.
Le trafic ferroviaire était toujours très perturbé samedi, avec seulement 15% des Transilien (RER SNCF et trains de banlieue), un TGV sur six et un TER sur dix (essentiellement par bus) assurés. Il restera fortement réduit dimanche. Pour lundi, la SNCF a même recommandé aux usagers d'éviter les Transilien, l'affluence attendue dans les gares d'Île-de-France s'annonçant "très dangereuse".