Gabriel Attal affiche de la fermeté sur le secret de la confession. "Il n'y a rien de plus fort que les lois de la République", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, interrogé sur les propos de Mgr de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France (CEF) pour qui le secret de la confession est "plus fort que les lois de la République". Des propos qui font suite à la publication du rapport Sauvé, qui estime que 216.000 mineurs ont été victimes de prêtres ou de religieux depuis les années 1950.
Le président de la CEF "invité" par Darmanin pour s'expliquer
"La réaction à ces propos, elle est très claire, il n'y a rien de plus fort que les lois de la République dans notre pays, ça tient en une phrase, et c'est très clair", a insisté Gabriel Attal à l'issue du conseil des ministres. "Le président de la République a demandé au ministre de l'Intérieur de recevoir le président de la Conférence des évêques de France pour que les choses soient claires", a-t-il rappelé, au lendemain des propos de Mgr de Moulins-Beaufort.
Le président de la Conférence des évêques de France est "invité" par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à venir en début de semaine prochaine "afin de s'expliquer sur ses propos" sur le secret de la confession, a-t-on appris auprès de l'entourage du ministre. Éric de Moulins-Beaufort a cependant assuré être à la recherche d'une alternative à la levée de ce secret. "Il faut que nous trouvions un moyen de le faire autrement", a-t-il expliqué, précisant que la CEF regarderait "de très près la recommandation de la Ciase".
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Obligation de signaler les cas de violences sexuelles
La commission indépendante sur les abus sexuels de l'Église (Ciase) avait préconisé mardi aux autorités religieuses de relayer un message clair aux confesseurs et aux fidèles, sur l'obligation du confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable.
"Il ne faut pas opposer le secret de la confession aux lois de la République puisque celles-ci n'imposent pas sa levée, estime le président du CEF. Le droit canonique qui impose aux prêtres le secret de confession comme absolu et inviolable (...) n'est pas donc pas contraire au droit pénal français", avait-il précisé dans un communiqué publié mercredi soir.