Grandes écoles interdites, refus d’emprunts immobiliers, réticences des services de santé : la liste est longue. A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, plusieurs associations, comme Aides, ont lancé un appel à la solidarité avec les 150.000 séropositifs en France. Le 25 novembre, l’association a publié un rapport sur les discriminations subies par ces personnes contaminées par le VIH.
Les grandes écoles parmi les mauvais élèves. Que ce soit au niveau professionnel comme dans sa vie personnelle, les discriminations sont nombreuses pour les séropositifs. Pour eux, accéder à des postes élevés relèvent de l’exception. Il leur est impossible par exemple d’intégrer certaines grandes écoles. A Saint-Cyr ou à Polytechnique, les critères médicaux d’entrée excluent d’emblée les porteurs du VIH, même sous traitement.
L'Ecole Nationale de la Magistrature refuse, elle aussi, d’accueillir les porteurs du Sida. La faute à une loi vieille de 60 ans qui stipule que les magistrats ne doivent pas être atteints d’une maladie pouvant entraîner un congé de longue durée. La situation à l’ENM pourrait toutefois évoluer, la ministre de la justice a déposé cet été un projet de loi pour corriger cette situation inéquitable.
Réticences dans les hôpitaux. Encore plus surprenant, la discrimination se retrouve également dans le milieu médical. Laurent Pallot, ancien gendarme séropositif, se souvient d’une expérience désagréable au réveil d’une lourde opération. “Je me suis réveillé dans cette salle de réanimation et j’ai aperçu une grande enveloppe dans mon dossier médical où était inscrit VIH+. Ça vous plante le décor.”
“Au moment où les brancardiers sont venus pour remonter dans la chambre, l’infirmière est venue avec des gants en leur disant ‘vous avez vu ?’. Ils ont plutôt bien réagi en lui rétorquant : ‘qu’est-ce que tu crois ? que ça va nous sauter à la gueule ?’”, se rappelle Laurent.
Pour toute question, le numéro vert et gratuit de Sida Info Service est le 0.800.840.800.