Des conditions indignes. C'est comme ça que Kevin, un étudiant toulousain atteint du syndrome de Little [dégénérescence des neurones, ndlr] et qui circule en fauteuil roulant, décrit ses voyages en train. Les sièges, les wagons restaurant et même les toilettes ne sont pas accessibles aux personnes handicapées alors qu'elles paient le même prix que n'importe quel voyageur, dénonce-t-il. Il a donc attaqué la SNCF pour discrimination.
L'humiliation de devoir se retenir pendant plus de six heures sans pouvoir utiliser les toilettes. "Chaque fois que je prends le train, je me demande si je vais devoir me faire pipi dessus comme c'est déjà arrivé", explique Kevin. "Est-ce que je vais être placé dans un garage à vélos, ou en plein milieu de bagages ? C'est une aberration tout ça", s'agace le jeune homme. Kevin dénonce l'humiliation de devoir se retenir pendant plus de six heures sans pouvoir utiliser les toilettes lorsqu'il voyage vers Paris. Ou cette désagréable sensation de gêner lorsque les usagers sont obligés de l'enjamber lorsqu'il stationne son fauteuil entre deux rangées. Pour lui voyager en train est devenu une source d'angoisse. Il s'appuie donc sur la loi handicap de 2005 qui prévoyait l’accessibilité partout sous dix ans, mais depuis le délai a été repoussé. Entre-temps, la SNCF s'est dotée d'un calendrier pour rendre ses trains accessibles.
Les #trains ne sont pas assez accessibles aux #handicapés juge @Kevin_fermine atteint du syndrome de Little qui l’oblige à circuler en fauteuil. Il poursuit la #SNCF pour #discrimination. Reportage dans la matinale d’@Europe1pic.twitter.com/l0pEDn0EB7
— Benjamin Peter (@BenjaminPeter) 7 juin 2018
20.000 euros de dommages et intérêts. "La SNCF est parfaitement en conformité avec les dispositions légales et réglementaires", rappelle Me Adernot, l'avocate de la compagnie ferroviaire. "Ce calendrier permet à la SNCF de procéder au fur et à mesure, au regard des considérations techniques, matérielles et financières qui sont les siennes, de mettre en accessibilité infrastructures, services et matériels roulants jusqu'en 2024". Une réponse qui est loin de satisfaire Kevin qui demande 20.000 euros de dommages et intérêts ainsi que la mise en conformité des trains. Le jugement a été mis en délibéré au 16 août prochain.