Un pesticide potentiellement cancérigène a été détecté dans l’eau potable, annonce l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) ce jeudi. La présence d’un produit de dégradation, le chlorothalonil, est pointée du doigt. Le chlorothalonil est un fongicide qui a commencé à être utilisé en agriculture dans les années 1970, avant d’être interdit en 2019. Mais certains résidus, que l'on appelle des métabolites, sont encore présents dans environ un tiers de l’eau potable distribuée en France.
Un fongicide interdit en 2019
Des scientifiques ont enfin réussi à le mesurer. Christophe Roisin est hydrologue à l’Anses. "Il existe un grand nombre de pesticides, on ne peut pas tous les surveiller dans l'eau potable. Aujourd'hui, on a des techniques qui nous permettent de rechercher de façon correcte les métabolites des pesticides, ce qui n'était pas possible il y a encore quelques années", explique-t-il au micro d'Europe 1.
L'Île-de-France et le Grand-Ouest particulièrement touchés
La présence de ce pesticide inquiète même s’il n’y a pas de danger imminent lorsqu’il est ingéré. "La substance active, c'est-à-dire la molécule mère, est une molécule qui a été classée probablement comme cancérigène. On n'a pas d'éléments suffisants sur le produit de dégradation que l'on retrouve pour écarter ce risque. Par contre, ces travaux vont permettre d'inclure progressivement la surveillance de cette molécule dans le cadre d'un contrôle sanitaire régulier", poursuit-il.
D’après le rapport de l’Anses, les zones les plus densément peuplées sont les plus touchées, en particulier l’Île-de-France et le Grand-Ouest.