Le collectif Inter-Urgences a annoncé lundi soir avoir voté la poursuite du mouvement de grève entamé mi-mars dans les urgences hospitalières, les 70 millions d'euros débloqués par le gouvernement étant jugés "insatisfaisants".
Les propositions de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, "sont insatisfaisantes au regard de nos revendications. Le collectif a donc voté la poursuite du mouvement de grève", ont annoncé dans un communiqué les grévistes, qui estiment à près de 120 le nombre de services concernés.
[Communiqué de presse]
— L'Inter-Urgences (@InterUrg) 17 juin 2019
Les chiffres de Mme la Ministre sont très beaux mais loin de la réalité du terrain !
Résultats des AG du Collectif : toujours aussi motivés, nous poursuivons le mouvement ! #soutienalagrevedesurgencespic.twitter.com/iCDygBXkQx
Une enveloppe qui ne répond pas "à la crise majeure que traversent les services d'urgences"
Au regard d'un budget hospitalier global de 82 milliards d'euros pour 2019, l'enveloppe octroyée représente une augmentation de "0,08%", "ce qui paraît bien peu pour répondre à la crise majeure que traversent les services d'urgences", ajoute le collectif.
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Après trois mois de grève, Agnès Buzyn avait tenté vendredi d'apaiser la colère en promettant 70 millions d'euros de mesures immédiates, dont 55 millions consacrés à la généralisation et la revalorisation d'une prime de risque de 100 euros net mensuels, versée dès juillet à tous les professionnels des services d'urgence, hors médecins. Il s'agit là d'un "effort", mais qui "reste bien loin" des 300 euros d'augmentation de salaire réclamés, note le collectif, qui rappelle qu'il réclame en outre 10.000 emplois supplémentaires.
Un coup de pouce insuffisant pour les effectifs
Le ministère avait également annoncé une enveloppe de 15 millions d'euros censée permettre "aux services d'urgences en tension" de "renforcer leurs effectifs paramédicaux durant la période estivale et de maintenir ainsi un maximum de lits ouverts". Mais ce coup de pouce ne représente qu'"une personne de plus pendant 60 jours" par service d'accueil des urgences - il y en a plus de 500 dans le secteur public -, relèvent les grévistes. Le collectif appelle à une "action" devant les Agences régionales de Santé (ARS) jeudi et à une nouvelle "manifestation nationale" le 2 juillet, a-t-il précisé.