Une onde de choc pour les catholiques, il y a un an. Le rapport Sauvé, étude sur les abus sexuels dans l'Église, révélait les abus de prêtres et de religieux commis sur plus de 216.000 personnes, en particulier des enfants, depuis les années 1950. Depuis, l'institution a promis de tout faire pour lutter contre ces violences. Celle-ci a mis en place une nouvelle commission : l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) afin notamment d'indemniser les victimes. Elle tient à rappeler une évidence : il ne faut pas parler des agressions sexuelles au passé. Pour sa présidente, Marie Derain de Vaucresson, c'est une idée reçue qu'il faut combattre.
Ne jamais baisser la garde
La pédocriminalité n'est pas l'affaire d'une époque révolue, ou d'une Église du siècle passé. "Nous recevons des demandes parfois de très jeunes victimes. Je pense à une jeune fille dont la maman s'est adressée à nous. Elle avait 17 ans", commence par expliquer la présidente. "La leçon qu'on doit toujours apprendre, c'est qu'à chaque fois qu'on a baissé la garde sur les enjeux de prévention, à chaque fois ces phénomènes sont repartis."
"Dès qu'on a des grands plans de lutte contre les violences faites aux enfants, dès qu'on fait des lois, à partir du moment où la mobilisation s'atténue, le nombre de violences augmente", ajoute-t-elle. Pour cette juriste spécialisée dans la protection des droits des enfants, la lutte réside dans le risque de l'oubli des affaires, d'où la nécessité d'une vigilance et une sensibilisation permanentes.