Le policier, qui conteste sa détention provisoire dans une affaire de violences en marge des émeutes à Marseille, a admis jeudi un tir de LBD mais "rien ne prouve" que ce soit ce tir qui ait blessé le jeune Hedi, selon son avocat. Tee-shirt blanc, crâne rasé, ce policier, prénommé Christophe qui a 14 ans d'ancienneté à la brigade anticriminalité (BAC), a souhaité à son arrivée dans le box faire des déclarations spontanées: "je souhaite m'expliquer sur les faits".
Et alors qu'il contestait jusqu'à présent avoir effectué un tir de LBD, il a déclaré jeudi matin: "j'ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise". Il décrit la scène: "Nous avions reçu la consigne de rétablir l'ordre" et "j'ai vu deux individus capuchés" avec "plusieurs mouvements dont je ne pouvais pas déterminer la nature laissant penser qu'une altercation était en cours".
"Est-ce que ce tir a impacté Hedi?"
A un moment, il raconte avoir vu l'un sortir de la pénombre et pense qu'il est porteur d'un projectile. C'est à ce moment-là qu'il décide de tirer, une fois, soutient-il. "J'ai vu que tout le monde était debout" et "évidemment que si une personne avait été inconsciente au sol ou présentant des blessures graves il aurait été immédiatement pris en charge", a-t-il insisté.
"Est-ce que ce tir a impacté Hedi?", s'est demandé ensuite son avocat Me Pierre Gassend: "rien ne (le) prouve". La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) devra décider du maintien ou non en prison de ce policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille, suspecté d'être à l'origine d'un tir de LBD début juillet qui a notamment conduit à l'amputation d'une partie du crâne d'Hedi, 22 ans. Trois de ses collègues sont aussi mis en examen dans cette affaire pour leur implication présumée dans le passage à tabac du jeune homme.