Neuf personnes impliquées dans l'attaque et l'incendie d'une voiture de police à Paris en mai 2016, en marge d'une manifestation de policiers, seront jugées devant un tribunal correctionnel, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier, confirmant une information de Mediapart.
Jugés pour violences aggravées et destruction volontaire. Les juges d'instruction ont signé le 24 mai leur renvoi en procès pour participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations. Six d'entre elles seront aussi jugées pour violences aggravées sur policiers en réunion ainsi que pour destruction volontaire. Lors de l'attaque, qui avait provoqué un vif émoi, un fumigène avait enflammé le véhicule alors que deux policiers, sortis indemnes, se trouvaient à l'intérieur.
Abandon de la tentative de meurtre. Alors que les neuf individus risquaient la cour d'assises pour tentatives de meurtre sur policiers, le parquet avait abandonné ces charges criminelles dans ses réquisitions du 12 mai. Les juges ont donc suivi l'avis du ministère public, sauf pour l'un des mis en examen que le parquet souhaitait aussi voir poursuivi avec les six personnes renvoyées pour les violences aggravées et la destruction volontaire, selon ces sources.
Une agression en marge d'une manifestation. Les faits avaient eu lieu le 18 mai 2016 près de la place de la République, en marge d'un rassemblement de policiers inédit à l'appel de leurs syndicats contre la "haine anti-flics", sur fond de tensions récurrentes entre les manifestants contre la loi travail et les forces de l'ordre. Les vidéos qui avaient circulé sur internet montraient plusieurs personnes cagoulées cassant des vitres à coup de pieds ou lançant des plots de circulation sur le véhicule, jusqu'à ce qu'un protagoniste projette un fumigène allumé par la vitre arrière brisée.
Trois protagonistes sont en détention provisoire. L'enquête, qui s'appuie notamment sur des images de vidéosurveillance et la téléphonie, a permis d'identifier un suspect pour le jet du fumigène. Mais cet homme, né en 1989 et qui réside en Suisse, ne s'est pas présenté quand il a été convoqué pour sa mise en examen. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Sur les neuf protagonistes renvoyés en procès, trois sont encore placés en détention provisoire.