77% des fruits frais que l’on mange en France ne sont pas français. C’est le constat de Marion Sauveur, à La table des bons vivants, l’émission de Laurent Mariotte le samedi sur Europe 1. La journaliste a calculé la part de fruits frais importés en se basant sur les derniers chiffres publiés par FranceAgriMer pour la filière Fruits frais. Et le constat est accablant : on importe 77% des fruits frais que l’on consomme en France.
De moins en moins d'exploitations fruitières
La raison est simple. Il y a de moins en moins d’exploitations fruitières ! Selon la dernière fiche publiée par FranceAgriMer en début d’année, on comptait 19.510 exploitations produisant des fruits en 2022 contre 27.600 un an plus tôt. Ces exploitations produisent l’équivalent de 42% de ce que l’on consomme comme fruits en France, sachant qu’un tiers de notre production est exportée. Pour compenser, 4 millions de tonnes de fruits auraient ainsi été importées en 2022. Et c’est 300.000 tonnes de plus que l’année précédente.
La plupart des fruits frais concernés sont des des fruits qui ne poussent pas ou peu sur notre territoire intra-muros, comme les bananes, oranges ou clémentines. Mais nous importons également des fruits qui poussent chez nous : 74% du raisin de table est importé ; 39% des poires sont importées ; 40% des pêches/nectarines viennent aussi de l’étranger. La pomme, qui est le fruit le plus consommé par les Français, n’est pas concernée par les importations. Car c’est le fruit le plus produit en France. Près de la moitié de ces fruits importés viennent d’Espagne ou d’Italie, ou de bien plus loin comme d’Amérique latine ou d’Afrique.
"Il faut accepter de ne pas manger certains fruits toute l’année"
Une situation qui révolte le chef bistronome Yves Camdeborde. Le chroniqueur à La table des bons vivants estime que les Français doivent maîtriser leur consommation de fruits en fonction des saisons. "S’il n’y avait pas ces fruits hors saison dans la grande distribution, peut-être qu’on mangerait un peu plus de fruits français… Il faut accepter de ne pas manger certains fruits toute l’année", rappelle-t-il.
Des labels existent pour mettre en valeur la production française comme les Appellation d’origine protégée (AOP) et Indication d’origine protégée (IGP) qui certifient que les fruits aient été produits dans une zone géographique. Autres initiatives qui permettent de défendre nos producteurs français : "Gustatif & Solidaire” ou “Les Gueules Cassées".