VI NATIONS Â Pour son premier match, l'Angleterre a dominé le Pays de Galles (30-17). Moment d'histoire dans le Tournoi, ce match du centenaire de Twickenham, s'il glorifiait la légende d'une enceinte mythique ce samedi entre Anglais et Gallois, faisait aussi l'objet d'une grande première pour un match diffusé en exclusivité dans les cinémas du Royaume en 3D. La Rose d'un Martin Johnson sur un volcan avant ce match a su refleurir face à un adversaire qu'il n'avait plus battu depuis trois ans dans le Tournoi (30-17). Au coup d'envoi, cette équipe d'Angleterre a en effet un besoin immense de se rassurer sans attendre. Elle n'en prend pas le chemin en enchaînant les temps de jeu improductifs devant une défense galloise hermétique. Après cinq minutes à sens unique, c'est contre le cours du jeu que James Hook rate la première opportunité d'ouvrir le score face aux poteaux (6e). La première offensive galloise, elle, est toute proche de faire mouche et il faut à Jonny Wilkinson se sacrifier en défense pour sauver la patrie déjà mise en danger (8e). Déjà décisif le Toulonnais qui inscrit les premiers points sur pénalité (3-0, 12e). Carton jaune pour Alun-Wyn Jones Le scénario est cousu de fil blanc entre des visiteurs, qui font le dos rond, et des Anglais, qui à ne pas concrétiser s'exposent forcément... Comme sur ce contre de Gareth Cooper, qui manque d'ambition et rend directement le ballon aux Anglais (26e). Ou sur cette nouvelle faute que Stephen Jones, au relais de Hook, lui sait punir d'un coup de pied de plus de 40 mètres pour égaliser (3-3, 28e). Twickenham sent poindre le malaise quand le carton jaune du deuxième ligne Alun-Wyn Jones, auteur d'un croc-en-jambe, fait basculer la rencontre (34e). La pénalité de Wilkinson, qui s'en suit (6-3, 35e), mais surtout l'essai du Parisien James Haskell, son premier en sélection, dans les arrêts de jeu et malgré le sens du sacrifice des Gallois, signent enfin la domination des Anglais au tableau d'affichage (13-3). Hook relance le suspense A quatorze, Galles n'a plus les armes et dès la reprise, c'est Danny Care, le petit demi de mêlée de la Rose, qui vole la vedette à son illustre compère de la charnière en exploitant une récupération de son capitaine Steve Borthwick, puis la prise d'intervalle d'Easter dans les 22 mètres, en déposant quatre défenseurs (20-3, 44e). La mine réjouie de Johnson dans les tribunes laisse à penser que le plus dur est fait. Mais ces Gallois, que l'on pensait sans solution, se rebiffent et enfin fournissent le jeu qu'on leur connaît avec notamment cette mêlée réclamée sur pénalité et cet essai du pilier Adam Jones en bout de ligne, qui relance le match (20-10, 49e). Tout redevient possible dans ce face à face totalement débridé à présent. C'est Hook qui à son poste de premier centre se déchaîne et s'en va passer en revue toute l'arrière-garde anglaise pour ramener, aidé par la transformation de Jones, les siens à trois petits points (20-17, 72e). Twickenham tremble pour de bon, pas ses joueurs qui, à l'instar de l'arrière Delon Armitage, venant couper la ligne et intercepter dans ses propres 22 mètres, puis de Matthew Tait, qui slalome et sert d'une chistera Haskell. Le troisième ligne parisien a encore les jambes pour venir planter cet essai de 80 mètres qui enflamme tout un peuple (27-17, 75e) et rend à la raison les Gallois, punis d'une dernière pénalité offerte à Wilkinson (30-17). Ouf ! La fête n'est pas gâchée.