FOOTBALL - Les champions du monde ont lourdement chuté (4-1) à Buenos Aires en amical. "Le ciel m'est tombé sur la tête". Pepe Reina ne se remet toujours pas de sa boulette monumentale qui fait les choux gras de la presse espagnole au lendemain de la large défaite des champions du monde sur le terrain de l'Argentine (4-1). Le portier de Liverpool pourra longtemps regretter sa glissade malheureuse qui offrit le troisième but à Carlos Tevez au bout d'à peine 34 minutes de jeu mais à vrai dire, le mal était déjà fait pour une Roja victime d'une entame cauchemardesque à Buenos Aires, "assassinée" par des visages familiers, ceux de Lionel Messi et Gonzalo Higuain. La puce la plus célèbre de la planète n'a eu en effet besoin que de dix minutes pour trouver le chemin des filets d'une subtile pichenette sur un service de Tevez (1-0). Trois minutes plus tard, son habituel rival du Real Madrid profitait lui aussi du service précis de l'Apache pour tromper Reina en angle fermé (2-0, 13e). Avec une équipe type alignée dès le coup d'envoi, l'Argentine se muait en monstre de réalisme, laissant une équipe espagnole bis sur le carreau au bout d'une demi-heure de jeu. Le choix de Vicente Del Bosque de se passer de joueurs comme Casillas, Sergio Ramos et surtout Xavi au coup d'envoi de cette affiche de gala ne manquent d'ailleurs pas de faire parler de l'autre côté des Pyrénées. "Nous avons un effectif à stimuler et à faire travailler pour maintenir le groupe uni", s'est défendu le technicien après coup. "Une autre de mes obligations est de faire en sorte que les joueurs ne se blessent pas pour ne pas causer du tort à leur club. Pour la santé du groupe, il est important que tous se sentent utiles." Maradona prend aussi une leçon... Utile, Leo Messi n'aura pas manqué de l'être dans un stade Monumental qui a offert au crack blaugrana une ovation lors de sa sortie en fin de partie. Souvent critiqué pour sa différence de rendement sous le maillot du Barça et celui de l'Argentine, le Ballon d'Or en titre aura offert une prestation pleine car en plus de l'ouverture du score  sa première réalisation internationale depuis dix mois -, le numéro 10 sud-américain n'a pas manqué de perforer une arrière-garde trop fébrile, au sein de laquelle Carlos Marchena a perdu son statut de porte-bonheur, enregistrant sa première défaite en sélection depuis juin 2003 et... 57 matches ! Un revers somme toute logique pour des champions du monde dominés par des Argentins tout simplement meilleurs et malheureux sur le front de l'attaque, David Villa trouvant le poteau à deux reprises dans le premier acte quand Santi Cazorla voyait sa demi-volée déviée par Romero sur la transversale dans le second. Auteur d'une réaction trop tardive par l'intermédiaire de Llorente en fin de partie (3-1, 84e) avant d'être de nouveau punie par un centre de Heinze repris par la tête d'Agüero (4-1, 90+1e), l'Espagne est tombée de son nuage. Et Sergio Batista, sélectionneur argentin, de rappeler les limites de son prédécesseur, un certain Diego Maradona, avec les retours convaincants de Zanetti et Cambiasso, grands absents du Mondial.