C’est une bataille perdue d’avance pour beaucoup, mais Bernard Joannin y croit dur comme fer. Le président de l’Amiens SC se bat pour que son club soit maintenu en Ligue 1. Car avec l’arrêt prématuré du championnat, le club picard, avant-dernier, est relégué avec Toulouse. "Je trouve la décision incohérente, injuste et infondée", se plaint-il sur Europe 1. "L’arrêter à la 28e journée alors qu’il y en a 38, je trouve ça vraiment injuste. Le football avait une chance inouïe de ressortir grandi de cette affaire-là en ayant une position solidaire et humaine. La partie n’est pas finie, le match continue."
"Ne pas rajouter du malheur au malheur"
Amiens, qui a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Paris, veut y croire: "Les arguments de droit sont de notre côté. J’ai plus l’impression que la justice va nous donner raison (malgré les affirmations de la présidente de la LFP Nathalie Boy de la Tour, ndlr)", assure Bernard Joannin, selon qui "il y a une profonde injustice". J’espère que cette pandémie va s’arrêter dans les semaines qui viennent. Pourquoi ne pas reprendre le championnat, pourquoi trouver des idées par rapport à ses sanctions arbitraires ? Je souhaite que toutes les instances se mettent autour d’une table et qu’on ne rajoute pas du malheur au malheur", dit-il encore.
Si le recours venait à ne pas aboutir, le président Joannin se dit prêt. "Amiens est géré comme une entreprise, en bon père de famille. Gouverner, c’est prévoir. Quand vous descendez de L1 à la L2, vous passez de 39 millions d’euros de droits TV à 6-7 millions d’euros. C’est très difficile comme marche à franchir, mais on avait tout prévu. On a 10 millions d’euros de fonds propre. Ce sera difficile en cas de descente, il y a le centre de formation qu’on devra revoir en termes de coût. Mais on fera face."
L'entraineur va rester
Bernard Joannin a par ailleurs précisé qu’en cas de confirmation de la relégation en Ligue 2, l’entraîneur slovène Luka Elsner et le directeur sportif John Williams poursuivraient l’aventure. Enfin, concernant les joueurs et plus particulièrement l’attaquant Serhou Guirassy, le président rappelle qu'"il avait eu une proposition ferme de West Ham en janvier, et avait demandé à rester". Et de conclure : "Je n’aurai pas de souci avec lui, on a déjà des offres anglaises et les choses se feront."