Trois jours après le choc de l'attaque terroriste d'Arras qui a coûté la vie de Dominique Bernard, ses collègues sont de retour dans le lycée qui a vu le drame se dérouler pour un moment d'échanges, de discussions. Une épreuve pour beaucoup, c'est le cas de Sophie, une enseignante en histoire-géographie qui connaissait depuis plus de 20 ans le professeur de lettres. Elle était dans la cour lorsqu'un jeune Russe radicalisé, fiché S, de 20 ans l'a poignardé à mort.
"Un professeur très cultivé, posé et calme"
"C'était quelqu'un qui avait plein d'humour", dit-elle avec des sanglots dans la voix. "Cela fait deux jours que j'entends son rire dans mes oreilles. Il a eu ma fille en classe, il lui a fait découvrir la belle littérature, avec des auteurs comme Maupassant, Balzac ou Victor Hugo". Un professeur "posé, calme" qui aimait son travail, ajoute-t-elle.
Des qualités qu'avait également remarquées Delphine. Sa mort est un traumatisme pour elle qui échangeait régulièrement avec le professeur de lettres dans la salle des profs : "C'est quelqu'un de très gentil, très cultivé, très posé, calme. Quelqu'un de très bien qui n'avait pas d'histoire". Il restera dans les mémoires de ses collègues comme un professeur sans histoire, investit et toujours soucieux de la réussite de ses élèves.
Des élèves et des professeurs qui se réuniront pour lui rendre hommage lors de la minute de silence voulu par le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.