La parole se libère dans le milieu de la gymnastique. Dans un documentaire diffusé dans l'émission Stade 2, plusieurs anciennes athlètes françaises ont décidé de prendre la parole pour dénoncer les violences psychologiques qu'elles ont pu subir lorsqu'elles étaient plus jeunes. Parmi elles, Clara Della Vedova, ancienne championne de barres asymétriques, a justifié son choix de témoigner dans Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures en direct sur Europe 1). "Je me suis dit que c'était une très bonne chose pour les générations futures. Ces méthodes d'entraînement sont contre-productives et peuvent briser des carrières et des vies", s'est indignée celle qui s'est reconvertie dans le plongeon par la suite.
Clara Della Vedova l'assure, elle a subi à plusieurs reprises "des violences psychologiques" alors qu'elle était seulement adolescente. Ces dernières s'apparentaient à "des insultes sur le physique, sur le poids" alors même qu'elle n'avait à peine 15 ans. "Sur mon physique, on m'a déjà fait des remarques telles que : 'Quand est-ce que tu vas arrêter de grossir ?' Ou alors un message le soir à 22 heures, en pleine semaine, tel que : 'Vous êtes privé d'entraînement parce que vous êtes en surpoids et que c'est dangereux pour votre santé'". Sur le plan psychologique Clara Della Vedova a souffert. Elle a expliqué dans Europe 1 Sport avoir été l'objet de remarques telles que : "Vous êtes des chèvres, vous n'êtes bon à rien", ou encore "Mais t'es autiste, tu ne comprends rien."
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"Enfin, c'est fini"
Des situations régulières qui ont fait perdre à la jeune gymnaste sa motivation. Alors qu'elle était sélectionnée en avril 2012 pour participer aux Championnats d'Europe, celle-ci se rompt le tendon d'Achille lors d'un entraînement. Une blessure qui l'a contraint à déclarer forfait mais qui en réalité soulage l'athlète française : "Ça m'a fait une sensation de soulagement. D'un coup, je me suis dit ça y est, enfin, c'est fini." Des mots forts qui reflètent l'état dans lequel certaines gymnastes étaient à l'époque.
Prenant ce sujet à bras le corps, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a décidé d'ouvrir une enquête. "Ce qu'il faut, c'est qu'on puisse ouvrir une enquête et on va le faire dès demain (lundi) matin avec les équipes du ministère des Sports", a réagi dimanche soir la ministre sur le plateau de Stade 2. De son côté, après avoir refusé de répondre aux questions de France Télévisions, le président de la FFGym James Blateau a dit dans un communiqué prendre "toute la mesure des témoignages" et apporter son "soutien entier aux victimes". "En conséquence, j'ai convoqué une réunion exceptionnelle du bureau exécutif de la fédération dès ce lundi afin d'échanger sur les mesures à engager", a-t-il ajouté. La ministre avait annoncé qu'elle allait convoquer James Blateau et le DTN de la FFGym.