"Le dégoût et la honte" titre le journal L'Équipe ce lundi. Le quotidien sportif a choisi de montrer le visage ensanglanté de l'entraîneur lyonnais, Fabio Grosso. Avant le sommet de cette 10e journée de Ligue 1, vers 19 heures, le bus de l'Olympique Lyonnais est pris d'assaut par des supporters marseillais à son arrivée au stade Vélodrome. Des pavés et des fumigènes sont lancés sur le bus, les vitres explosent et des éclats de verre touchent le visage de l'entraîneur et de son adjoint.
"Une minorité pénalise des milliers de supporters"
Fabio Grosso, le visage ensanglanté, bandage au front, doit se faire suturer au-dessus de l'œil droit. Très vite, le coup d'envoi de la rencontre est reporté et le doute plane. Le match aura-t-il lieu ? La réponse tombe à 20h45, le stade est évacué, la rencontre annulée. "Lorsqu'un acteur fait l'objet d'une blessure et que sa participation est entachée du fait de cette agression physique, la rencontre ne doit pas avoir lieu", explique l'arbitre François Letexier.
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Une annulation et une immense frustration des supporters lyonnais : "une minorité nous gâche notre sport, notre passion et pénalise des milliers de supporters qui ont fait des milliers de kilomètres, [une minorité] qui gâche la fête comme d'habitude", explique l'un d'entre eux. Des fans parmi lesquels des blessés sont à déplorer puisqu'ils ont aussi été pris à partie par des assaillants cagoulés. Les forces de l'ordre ont procédé à sept interpellations.
"Toutes les instances du sport doivent être responsabilisées"
Interrogée sur France 2, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra a estimé que "s'il est établi qu'il y a des supporters impliqués" dans des violences, "les clubs ne peuvent pas se désintéresser de cela", prônant "une réponse globale" où "toutes les instances du secteur sportif doivent être responsabilisées". De son côité, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a jugé les incidents "inacceptables", ajoutant qu'ils y avaient eu "neuf interpellations".
Dans un message sur Instagram, le président de la Fifa, Gianni Infantino a affirmé "qu'il n'y a absolument pas de place pour la violence dans le football", de tels événements "n'ont pas leur place dans notre sport ni dans notre société et j'en appelle aux autorités compétentes pour veiller à ce que les mesures appropriées soient prises". À ce stade, les faits s'étant produits à l'extérieur du stade Vélodrome, l'Olympique de Marseille ne devrait pas être sanctionné sur le plan sportif. Aucune date n'a pour le moment été fixé pour la reprogrammation de la rencontre entre les deux Olympiques.