C'est une page qui s'est tournée à la Fédération française de football (FFF). Son président, Noël Le Graët, a finalement démissionné ce mardi, après des mois de polémiques conclus par un rapport d'audit accablant pour celui qui a fait ses armes à la présidence de la Ligue de football de 1991 à 2000. Initialement constitué de 13 membres, le Comité exécutif (Comex) n'en compte désormais plus que 11. Parmi eux, Albert Gemmrich, aussi président de la Ligue Grand-Est, est revenu, dans Europe 1 Sport, sur cette crise que traverse le football français.
"C'était un moment très difficile, très dur pour tous les membres du Comex mais également pour le football français. On était dans une crise qu'on a essayé de gérer au mieux", analyse l'ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, avant de poursuivre : "Cette semaine était très dure. Je me suis posé beaucoup de questions avec mes collègues du Comex. Nous n'avons pas le droit à l'erreur, nous sommes au service des clubs."
"Une décision sage"
Malgré cette démission du président de la "3F", Albert Gemmrich a tout de même souhaité louer le bilan général de l'ancien maire de Guingamp : "Le football français se porte bien depuis dix ans mais cette crise nous a fait réfléchir et je pense que la décision d'arrêter de Noël Le Graët est une décision sage, réfléchie et je pense qu'il n'avait plus non plus le courage de continuer", a-t-il déclaré au micro de Jacques Vendroux dans Europe 1 Sport.
Le départ de Noël Le Graët n'a pas entraîné de démissions au Comex, hormis celle de Jamel Sandjak. Une situation qui interpelle puisque les membres du Comex ont été élus sur la même liste que l'ancien président de la FFF. Mais Albert Gemmrich s'en défend et se dit "droit dans ses bottes". Je suis au service de la Fédération, je suis au service des licenciés. Démissionner, ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Quand je lis par ci et par là que le Comex est une chambre d'enregistrement, je ne peux pas l'accepter dans la mesure où tous les points qui passent à l'ordre du jour sont étudiés par les services et par les élus concernés", s'est justifié le président de la Ligue Grand-Est.
Pour Albert Gemmrich, les agissements et accusations à l'encontre de Noël Le Graët ne concernent en aucun cas les autres membres du Comex. La toute-puissance du président démissionnaire de la FFF n'est, selon lui, que fiction : "Nous n'étions pas aux ordres de Noël Le Graët. Nous sommes collégialement d'accord sur quasiment tous les points et si on n'est pas d'accord il y a débat", a relaté le membre du Comité exécutif de la FFF.
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En attendant l'Assemblée fédérale
Le départ de l'ancien maire de Guingamp a entraîné la nomination d'un nouveau président par intérim. C'est le vice-président Philippe Diallo qui occupe désormais cette fonction, au moins jusqu'à l'Assemblée fédérale qui doit se tenir le 10 juin prochain. "Philippe Diallo, qu'on a appris à connaître et qui est quelqu'un d'intelligent, a la capacité de diriger la Fédération et plus si affinité", a tenu à rassurer Albert Gemmrich.
Et les membres du Comex sont désormais unanimes, "ce sera plus collégial que ce qui était prévu avant". Lors de l'Assemblée fédérale du 10 juin, deux nouveaux noms seront alors proposés par les onze membres restants du Comex. Mais ces derniers jours, plusieurs responsables évoquaient les "calculs" d'une partie du monde amateur en vue de révoquer le comité exécutif.
Ce calendrier reste menacé par un éventuel coup de théâtre comme l'a expliqué Albert Gemmrich dans Europe 1 Sport : "Ce qu'il peut se passer maintenant c'est qu'une convocation peut être entreprise par un votant pour l'Assemblée générale. Il peut y avoir ensuite une révocation." Le mandat initial de Noël Le Graët devant se terminer en décembre 2024, il faudra ainsi attendre ce moment-là et les nouvelles élections du Comex pour espérer un vent de renouveau souffler sur la "3F".