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Aude Vernuccio, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Face à un mouvement qui doit durer jusqu'en juin, ceux qui soutiennent les cheminots s'organisent pour fournir une aide financière aux grévistes.

Alors que le mouvement en est à sa deuxième séquence de la grève perlée, les cheminots s'organisent pour tenir le coup financièrement, avec, notamment, des caisses de grève. "On se prépare à avoir des fins de mois difficiles, je préfère me priver de vacances pendant un an plutôt que de m'en priver toute ma vie", prévient par exemple David, chef de manœuvre à la SNCF qui manifestait déjà le 22 mars dernier. "Le côté financier j'y pense, je suis comme tout le monde, je ne mange pas de la soupe aux cailloux. Mais je préfère perdre trois mois de salaires, plutôt que de perdre 15, 20 ou 30 ans de ma vie derrière", explique-t-il.

Un soutien financier en dehors de la SNCF. Ces caisses sont parfois ouvertes par les organisations syndicales, comme SUD Rail qui a déjà récolté 7.000 euros, mais pas seulement. La solidarité est également citoyenne : des intellectuels et des artistes engagés ont par exemple lancé une cagnotte solidaire sur la plateforme Leetchi. Elle affiche ce lundi matin 515.000 euros. Parmi les donateurs figurent l'écrivain Laurent Binet ou encore le réalisateur Robert Guédiguian. "Je ne vois pas pourquoi il y a une insistance dingue à changer ce statut", se demande ce dernier. "Ça dit 'nous ne voulons pas de fonction publique dans certains secteurs'".

La CGT en renfort de la solidarité. "Je demande aux cheminots de tenir, et si on me dit qu'il faut les soutenir financièrement et dans leurs idées, je le fais". "C'est de notre avenir commun qu'il s'agit", lance-t-il encore. De leurs côtés, les syndicats affirment que ces dons pourraient servir à payer les repas du midi de chaque gréviste. Invité sur Europe 1 matin lundi, le leader de la CGT, Philippe Martinez, s'est félicité de cet élan de solidarité. "Plus il y a de solidarité, plus cela montre que ce combat est juste", a-t-il déclaré.

Lui-même va participer financièrement, comme il l'a expliqué à Patrick Cohen, refusant toutefois d'indiquer la somme qu'il allait mettre au pot. "Je ne veux pas mettre la barre trop haut pour ceux qui vont donner, mais je donne régulièrement en soutien à ceux qui sont grévistes". 

Cette action du leader de la CGT ne s'inscrit en revanche pas dans une démarche générale du syndicat. "Nous n'avons pas de caisse de grève", a assuré son leader. "Mais à chaque fois que cela est nécessaire, la CGT propose une solidarité". "Elle est active depuis maintenant 15 jours sur notre site internet : on peut payer par chèque, par virement, mais on n'a pas de trésor caché", a-t-il fermement indiqué.