Elles valent des milliards et pourtant certaines ne vous disent probablement rien... Et pour cause, le monde du numérique ne se limite pas aux quelques entreprises cotées en bourse et qui ont fait la renommée de la Silicon Valley. Si Uber et Airbnb, dont la réputation n’est plus à faire, se classent dans la liste des dix start-up technologiques les mieux valorisées (leur prix estimé), on trouve aussi Xiaomi, Didi Chuxing, Palantir, Lufax et WeWork. Plongée dans ce monde des start-up très appréciées des investisseurs, mais inconnues du grand public.
Les start-up asiatiques débarquent en force...
Une fois passé Uber qui prend, et de loin, la tête du classement avec une valorisation de 68 milliards de dollars (environ 64 milliards d’euros), un coup d’œil sur le reste du podium offre un voyage vers la Chine. Les deux dauphins viennent en effet de l’Empire du milieu. Premier d'entre eux, le constructeur Xiaomi. Créée en 2010, l'entreprise produit notamment des smartphones, des tablettes et des objets connectés. Et si sa valorisation est si importante (46 milliards de dollars), c'est que la société a su prendre une place centrale sur certains marchés dont celui, clé, du mobile. En 2015, elle a par exemple écoulé "plus de 70 millions de téléphones" ce qui lui vaut le qualificatif d’"Apple chinois".
Troisième, avec une valorisation de 33 milliards de dollars (environ 31 milliards d’euros), Didi Chuxing. Un nom là encore inconnu en Europe. Pourtant, la start-up, l'équivalent d'Uber en Chine, est plus que prospère. Depuis sa création en 2012, elle a récolté près de neuf milliards de dollars auprès des investisseurs. Uber qui avait tenté de s'implanter sur le marché chinois et investi des milliards pour s'y développer a même dû rendre les armes fasse à la toute-puissance de Didi. Résultat, le service de VTC américain a vendu ses activités dans le pays à son concurrent. De quoi confirmer sa place de leader du transport de particulier en Chine.
... mais les Etats-Unis gardent la main sur le top 5
La suite du classement opère un bref retour aux Etats-Unis. Derrière Airbnb (4ème, 31 milliards de dollars – 29 milliards d’euros), c'est la start-up californienne Palantir qui arrive cinquième. Avec une valorisation de 20 milliards de dollars (18,8 milliards d’euros), l'entreprise spécialisée dans le développement de logiciels et l'analyse des données (big data) travaille pour de grands noms dans le monde entier comme la CIA, la NSA et le FBI. En France, elle dispose notamment d'un contrat avec la Direction Générale de Sécurité Intérieure (DGSI).
C'est une autre start-up inconnue en Occident qui pointe son nez à la sixième place avec une valorisation de près de 20 milliards de dollars (18,5 milliards de dollars – 17,4 milliards d’euros). Baptisée Lufax, l'entreprise lancée en 2011 est spécialisée dans l'innovation financière et le prêt entre particuliers. Avec plus de sept millions d'utilisateurs enregistrés, elle a validé 200.000 prêts pour plus de 2,5 milliards de dollars. Juste derrière avec une valeur de 18,3 milliards de dollars (17,2 milliards d’euros), Meituan-Dianping, permet aux résidents chinois de réserver une table au restaurant ou une place de cinéma à des prix attractifs.
Une bonne tendance pour l'Asie
En queue de classement, la new-yorkaise WeWork propose d'améliorer la vie au bureau pour les start-up, l'indienne Flipkart gère le plus important site de e-commerce du pays et la californienne SpaceX appartenant à Elon Musk. Elles sont valorisées entre 17 et 12 milliards (entre 16 et 11 milliards d’euros) de dollars. Résultat, Amérique et Asie font jeu égal, avec cinq entreprises chacun dans le top 10. Mais la tendance est nettement plus favorable aux sociétés chinoises. Il y a deux ans, seules trois d’entre elles étaient présentes dans le top 10, selon l'historique du Wall Street Journal.
Mais outre cette tendance, l'absence du top 10 de certaines start-up populaires comme le leader de la musique en streaming Spotify (16ème place, première start-up européenne du classement) ou le spécialiste du stockage dans le cloud Dropbox (12ème) surprend. Et pour cause, au vu de l’importance du marché intérieur chinois, il est possible aux start-up locales de se placer parmi les leaders en proposant "simplement" leurs services dans le pays.