Accoucher sans risque ? Le combat d’Angélique du Coudray au XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, accoucher relevait du hasard, parfois du miracle. Les matrones faisaient ce qu’elles pouvaient, sans formation, sans véritable connaissance médicale. Puis une femme a décidé de changer les choses. Angélique du Coudray a formé des milliers de sages-femmes à travers la France. Au Cœur de l’Histoire – Les Pionnières, le podcast de Virginie Girod, raconte son parcours hors du commun.
Formée à Paris, Angélique du Coudray devient l’une des premières sages-femmes à enseigner son savoir. Avec un objectif simple : que chaque accouchement soit un peu moins dangereux. Dans ce nouvel épisode de Au Cœur de l’Histoire – Les Pionnières, Virginie Girod nous raconte l’histoire captivante de cette femme qui a pris la route pour transmettre son savoir à travers la France. Au milieu du XVIIIe siècle, le métier de sage-femme n’existe pas encore vraiment. Il y a bien une formation à Paris, mais elle est réservée à une poignée de femmes qui travaillent auprès des élites. Partout ailleurs, on s’en remet aux matrones, des femmes expérimentées mais autodidactes. Résultat ? Des accouchements aux issues trop souvent dramatiques. Angélique du Coudray, elle, voit les choses autrement. Après avoir été formée dans la capitale, elle retourne en Auvergne sur l’invitation du seigneur de Thiers, inquiet de la mortalité infantile. Plutôt que de se contenter d’exercer, elle décide d’apprendre aux autres. D’abord aux femmes, puis aux chirurgiens, pour qu’ils comprennent enfin l’importance de l’obstétrique. Sa méthode réside dans un mélange de pédagogie et de pratique, avec un outil inédit qui va tout changer.
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Le mannequin qui change tout
Former à l’accouchement sans mise en situation, c’est compliqué. Alors Angélique du Coudray innove. Elle utilise un mannequin d’accouchement, une réplique en tissu et en cuir qui imite l’anatomie féminine avec une précision jamais vue. Périnée ajustable, bébé en chiffon à extraire… Tout est fait pour reproduire les gestes nécessaires à un accouchement réussi. Grâce à cet outil révolutionnaire pour l’époque, elle forme environ 5 000 sages-femmes et 500 chirurgiens en un peu plus de 25 ans.
Mais son combat va au-delà de la technique. Angélique du Coudray veut que les femmes qui assistent les accouchements soient reconnues et formées, que leur rôle ne soit plus laissé au hasard ou au bon vouloir des hommes de science. Grâce à elle, le métier de sage-femme prend une nouvelle dimension et commence à être vu comme un savoir indispensable.
Un héritage qui traverse les siècles
Angélique du Coudray ne verra pas la pleine reconnaissance de son travail. Elle passe le flambeau à sa nièce avant de s’éteindre en 1794. Mais son impact est immense. Grâce à elle, l’accouchement devient une pratique maîtrisée, enseignée, encadrée. Son mannequin a traversé les âges, et son influence sur l’obstétrique est indéniable. Dans ce nouvel épisode de Au Cœur de l’Histoire – Les Pionnières, Virginie Girod revient sur l’histoire d’une femme qui a sauvé des milliers de vies en transmettant son savoir. Disponible dès maintenant sur Apple Podcasts, cet épisode met en lumière une pionnière dont l’héritage continue d’exister dans chaque salle de naissance.
