La coopération européenne entre les différents services européens est-elle à la hauteur de la menace terroriste ? Europe 1 vous le révélait mercredi, l’antiterrorisme italien, qui suivait le terroriste tunisien qui a tué deux supporters suédois à Bruxelles lundi soir, n’a pas transmis le signalement à ses homologues français et belges. Une faille qui illustre les différences d’appréciation de la menace terroriste entre nos voisins européens.
L'Allemagne, l'Italie, l'Espagne ont baissé la garde
Après la chute de l'État islamique en 2017, certains pays européens ont baissé la garde comme les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne qui ont considéré, sans doute à tort, que le pire était passé. En Belgique, la DR3, l'anterrorisme de la police fédérale, a réduit ses effectifs d'une soixantaine d’agents en six ans. Quand la France et le Royaume-Uni ont gardé de leur côté un haut niveau de vigilance.
Berlin a changé de braquet le mois dernier en reconnaissant que l’immigration incontrôlée était un vecteur d’importation de la menace islamiste.
Une forme d'attentisme qui étonne
Les notes d’évaluation du risque terroriste partagées entre services européens ont mis du temps à se transformer en décisions politiques. Un réveil plutôt tardif, y compris dans les pays du nord de l'Europe. "Avant même l'attaque du Hamas, dès cet été, Daech et Al-Qaïda avaient ciblé l'Europe", fait remarquer une source du renseignement d'un pays du Maghreb qui s'étonne d'une forme d'attentisme de l'autre côté de la Méditerranée.
Cette source poursuit : "Les Corans brûlés en Suède sous couvert de liberté d'expression ne sont pas passés dans le monde musulman, y compris chez les plus modérés. Ça aurait dû vous alerter."