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William Molinié // Crédits : GERARD JULIEN / AFP , modifié à
L’État islamique au Khorassan, qui a revendiqué l'attaque en Russie, dispose d’environ 2.000 combattants. Un groupe tourné vers l’international qui s’est créé fin 2014. Depuis, ils ont multiplié les attaques sanglantes, notamment en Iran. Les services français prennent l'EI-K comme une menace très sérieuse.

Quelle menace en France après l’attentat islamiste de Moscou ? La branche de l’État islamique en Afghanistan, qui a revendiqué cette attaque, dispose d’environ 2.000 combattants. Il s'agit d'un groupe tourné vers l’international qui s’est créé fin 2014, avec des émissaires venus d’Irak et de Syrie. Depuis, ils ont multiplié les attaques sanglantes, notamment en Iran. Emmanuel Macron l’a confirmé dimanche depuis la Guyane, les services de renseignements ont authentifié la revendication de l’attaque à Moscou par ce groupe djihadiste. En France, c’est une menace prise très au sérieux. 

Depuis deux ans, les capteurs du contre-terrorisme ont été réorientés vers l’Asie centrale. Un changement de cap lié à électrochoc qui a eu lieu en automne 2022. À cette période, la DGSI interpelle un Tadjik et un Tchétchène dans l'est de la France. Les enquêteurs les soupçonnent d’avoir été activés par la branche afghane de l’État islamique. Un autre projet d’attentat a été déjoué en fin d'année dernière, impliquant cette filière. Plusieurs étudiants ont été interpellés à Nancy, avant d’être relâchés sans poursuite judiciaire. Selon les informations d’Europe 1, le renseignement français travaillait sur l’hypothèse de repérages réalisés sur le marché de Noël de Strasbourg pour le compte de l’État islamique au Khorassan. 

Une branche difficile à tracer 

Cette branche de Daech pose des difficultés de traduction pour exploiter les écoutes. On y parle le russe, le turc et des dialectes caucasiens. "La composition ethnolinguistique de ces ressortissants est très complexe", souligne une source de l’antiterrorisme. Les Tchétchènes en France font l’objet d’une attention toute particulière. Ils étaient déjà très impliqués dans les filières de départs en Syrie et en Irak. Le risque principal est que certaines cellules dormantes soient activées à distance, depuis la région de l’Afghanistan que les Occidentaux ont déserté depuis le retrait des troupes américaines en 2021.