Le préfet Nicolas Lerner, en première ligne pendant cinq ans de la lutte antiterroriste en tant que directeur général de la sécurité intérieure, a été nommé en décembre dernier à la tête des services de renseignements extérieurs. Ce mardi 9 janvier, Bernard Emié, l'ancien directeur de la DGSE, lui a cédé sa place. Guerre en Ukraine, en Israël, tensions entre la Chine et Taïwan, Nicolas Lerner va essayer d'accélérer la mutation de la DGSE, d’autant que le navire amiral du renseignement français a essuyé de nombreuses critiques ces derniers mois. Il lui a été reproché de ne pas avoir suffisamment anticipé l’invasion russe en Ukraine. Sans compter les nombreux coups d’État passés sous les radars du renseignement en Afrique.
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Muscler le renseignement d’origine humaine
Nicolas Lerner aura deux grosses ambitions. D’abord, muscler le renseignement d’origine humaine et renouer avec la clandestinité pour pénétrer les entourages politiques des adversaires de la France. Ensuite, investir massivement dans la technologie. Les capacités françaises sont sans commune mesure comparées à celles de la NSA américaine. Elle reste encore dépendante en matière de cybersécurité.
Surtout, le préfet Lerner devra s’accommoder d’un nouveau contexte, celui du déclassement de la France à l’étranger, notamment en Afrique, alors même que les grandes nations réaffirment leur puissance. Enfin, à quelques mois seulement des Jeux olympiques, ce spécialiste du renseignement devra maintenir un haut niveau d’entrave dans la lutte antiterroriste. Des priorités multiples, donc, qu’il s’agira de traiter de concert sans créer d’angle mort d’où pourraient jaillir les ennemis de la France.