À Grenoble, le meurtrier de Lilian Dejean, cet agent municipal tué à bout portant alors qu'il tentait de maîtriser un conducteur ivre ayant provoqué un accident, est toujours introuvable. L'homme est un multirécidiviste : il avait dernièrement une interdiction de port d'arme. Cette Audi bleu de location avec laquelle il a provoqué l'accident était immatriculée en Pologne. Un détail qui a son importance, car ces plaques polonaises sont de plus en plus la marque du grand banditisme.
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Un dispositif de sous-location bien ficelé
Depuis trois ans, les bolides immatriculés en Pologne attirent les milieux criminels des cités françaises. Grâce à un dispositif de sous-location, les délinquants peuvent récupérer des véhicules légalement immatriculés et assurés, ce qui leur permet, en cas de contrôle, d'être conforme aux règles. Lorsqu'ils commettent un délit, comme un excès de vitesse ou un refus d'obtempérer, leur anonymat de conducteur est garanti grâce à une myriade de sociétés intermédiaires.
En clair, les policiers ne parviendront jamais à les retrouver. Une note de la police judiciaire qu'Europe 1 s'est procurée alerte sur ce phénomène. En Pologne, le paiement en espèces est possible, sans limites pour un particulier, ce qui attire nécessairement le blanchiment d'argent issu du trafic de stupéfiants. Surtout, cela permet d'éviter aux équipes de malfaiteurs de devoir maquiller leur véhicule. Une opération qui laisse souvent des traces exploitables pour la police. Selon les informations d'Europe 1, le renseignement criminel a recensé près de 30 sociétés de sous-location, la plupart occultes, enregistrées l'année dernière dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.