Prisons : 125 millions d'euros d'investissement dans des tablettes numériques... détournées de leur usage primaire
Installées au mur pour "améliorer les conditions de vie en détention" des prisonniers dans 16.000 cellules, des tablettes numériques dernier cri seraient en fait détournées de leur usage initial, servant d'écrans de télévision à de nombreux détenus. Une faille dont se défend le ministère de la Justice.
Au lendemain de l’annonce des deux prisons qui accueilleront les 200 plus gros narcotrafiquants de France, Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, pour un coût total de 10 millions d’euros, une autre dépense suscite la polémique. Des tablettes numériques dernier cri vont être envoyées à environ 23.000 détenus, pour un coût total de 125 millions d’euros.
L'idée, loin de la pratique
A première vue, l’idée est bonne. Des écrans fixés au mur permettent de commander des produits comme un paquet de pâtes ou de réserver un rendez-vous avec un médecin. Autrement dit, l’objectif initial est d'améliorer les conditions de vie en détention, en même temps que de faciliter le travail administratif des surveillants pénitentiaires.
Mais en réalité, ces tablettes sont détournées de leur usage primaire. Sur une vidéo sur les réseaux sociaux, on peut voir un homme incarcéré, tablette en main, narguant l’administration pénitentiaire. Et pour cause, certains de ces outils sont décrochés pour servir d’écrans de télévision, à l'aide desquels des détenus s'amusent à jouer aux jeux vidéos.
Le ministère de la Justice se défend : pour la chancellerie, il est impossible d’utiliser cette tablette sans carte SIM, le problème s'avérant donc antérieur à l’arrivée de ces technologies.