Le spectacle. "Évoquer l’histoire des hommes avec les vestiges du passé", résume Bruno Seiller. Depuis plusieurs années, le metteur en scène relève le même défi : faire parler des bâtiments historiques dans des spectacles grands-publics.
Du 12 août au 11 octobre, c’est au Palais des Papes d’Avignon, édifié à partir de 1335, que s’attaquera l’artiste, avec son spectacle Les Luminessences. Un défi technique et historique, sur lequel revient Bruno Seillier.
Quelle est l’histoire du spectacle ?
"Les Luminessences racontent l’histoire d’un spectateur fasciné par le Palais des Papes. Au bout d’un moment, le bâtiment s’anime, répond à ses questions, et raconte son histoire ainsi que celle des hommes qui y ont vécu. Le Palais des Papes devient un personnage à part entière des Luminessences. "
N’est-ce pas un peu frustrant de retracer une histoire vieille de sept siècles en quarante minutes ?
"C’est l’aspect le plus insatisfaisant. Nous avons donc choisi de rester général, et d’aborder l’époque des Papes. Le spectacle se focalise sur plusieurs gardiens du bâtiment : le Rhône, la Provence, l’art, et le festival d'Avignon. Ces quatre gardiens nous permettent de faire le lien entre la géographie et l’Histoire.
Une partie du spectacle est chronologique et historique, alors qu’une autre est plus fantastique et fantasmagorique. Le but est d’encourager le public à redécouvrir et revenir visiter le Palais des Papes."
Vous avez déjà élaboré des spectacles du même type aux Invalides ou à Notre-Dame de Paris. Quel est la particularité du Palais des Papes ?
"A Notre Dame de Paris, le rapport au public est différent. Les spectateurs sont sur le parvis de la cathédrale, la représentation est donc plus contemplative. Au Palais des Papes, le public est dans la cour d’honneur, cerné par les quatre grands murs du bâtiment. Le spectateur est en situation d’infériorité : un rapport de force avec le bâtiment s’instaure immédiatement.
La narration est également différente : les séquences sont beaucoup plus rapides car les murs sont très proches du public. Le spectateur est tout petit, la dimension immersive est importante. C’est un peu comme un grand huit : en général, le spectateur sort à bout de souffle."
>> Les Luminessences,, du 12 août au 11 octobre à Avignon.
FRANCK FERRAND - Au cœur d’Avignon