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Marie Gicquel / Crédit photo : Nicolas TUCAT / AFP
La pièce de Jean-Philippe Daguerre est directement inspirée de la photo réalisée par Robert Capa à Chartres. "Le petit coiffeur" raconte l'histoire du coiffeur qui a dû tondre la jeune femme le jour de la libération de la ville. Une pièce sombre mais avec des comédiens lumineux.

Direction le festival d'Avignon, qui se poursuit dans la cité des Papes. Et parmi les pièces à l'honneur cette année, "Le petit coiffeur", une histoire sombre mais subtile et qui cartonne. Elle nous replonge dans la Seconde Guerre mondiale en revisitant l'histoire de la tondue de Chartres, tristement immortalisée par Robert Capa.

C'est justement ce cliché de Robert Capa, mondialement connu, qui inspira au metteur en scène Jean-Philippe Daguerre cette pièce inédite. "J'ai vu une photo de Capa qui était hyper célèbre à l'époque. Au jour de la libération de Chartres, il était présent dans la ville et a pris cette photo de cette femme avec son bébé dans les bras, une croix gammée qu'on lui a marqué au fer rouge sur le front et elle est poursuivie par toute la foule de Chartres qui l'insulte, lui crache dessus. Et la photo est terrible. Donc j'ai voulu imaginer tout d'un coup le petit coiffeur qui a dû faire ça. J'ai essayé de lui imaginer un destin", explique-t-il.

Comédiens lumineux

Un coiffeur attachant issu d'une famille de résistants dont les convictions vont être bouleversées lorsqu'il rencontre une de ces femmes qui a fricoté avec l'ennemi. "Personne ne sait comment il aurait réagi pendant l'occupation. On a beau faire des discours, se croire plus courageux qu'on est. Je pense qu'il faut avoir beaucoup d'indulgence et de courage", reprend Jean-Philippe Daguerre.

Narration rythmée et comédiens lumineux, ce "Petit coiffeur" redonne un visage humain à cette période un peu éclipsée de notre histoire. À découvrir à Avignon en ce moment et au Théâtre des Gémeaux parisien à la rentrée.