Une présidente de jury
Depuis le 4 janvier, c'est officiel, l'actrice australienne Cate Blanchett présidera le jury de la 71ème édition du Festival de Cannes. Un choix qui récompense une actrice de talent et reconnue, mais qui est aussi fort symboliquement. La comédienne, douzième femme à se voir confier cette fonction, est une actrice engagée et l'une des premières célébrités à avoir pris ouvertement position contre Harvey Weinstein, accusé en octobre 2017 d'agression sexuelle et de viols.
À ses côtés, on retrouvera huit autres membres de jury : l'acteur chinois Chang Chen, la réalisatrice américaine Ava DuVernay, le réalisateur et producteur français Robert Guédiguian, la chanteuse burundaise Khadija Nin, les actrices Léa Seydoux et Kristen Stewart, le réalisateur canadien Denis Villeneuve et le réalisateur russe Andrey Zvyagintsev.
Fin des selfies et des avant-premières pour la presse
Petite révolution de palais cette année. Outre l'interdiction des selfies sur les marches - une pratique "grotesque" selon Thierry Frémaux - la direction du Festival de Cannes a décidé de mettre fin aux projections en avant-première pour les journalistes. Jusqu'alors, la presse pouvait découvrir les films la veille de leur présentation. Désormais, les journalistes découvriront les longs-métrages de la sélection officielle en même temps que leur première mondiale. L'objectif est de "redonner toute leur attractivité et tout leur éclat aux soirées de gala" afin de maintenir un "suspense total", a expliqué Thierry Frémaux. Une décision qui va considérablement changer la manière de travailler des journalistes sur la Croisette.
L'absence de Netflix
L'année dernière, la présence en compétition de deux films produits par Netflix avait suscité la polémique, relançant le débat sur la chronologie des médias en France. Le Festival de Cannes avait alors prévenu, dès le mois de mai 2017 : les films en compétition officielle devront obligatoirement sortir en salle.
Le géant de la SVOD a peu goûté à la rigidité de Thierry Frémaux et de Pierre Lescure. Netflix n'a donc pas envoyé de film sur la Croisette cette année, même hors compétition. "Ce n'est pas la guerre du tout", assurait toutefois le délégué général, le 17 avril dernier sur Europe 1.
Des arrivées et des retours marquants
Thierry Frémaux et Pierre Lescure avaient annoncé du changement. Et en effet, le duo à la tête du Festival de Cannes a surpris lors de l'annonce de la sélection officielle, le 12 avril dernier. Si des habitués figurent bien dans la sacro-sainte liste - Hirokazu Kore-eda, Matteo Garrone, Asghar Farhadi - pas moins de neuf réalisateurs connaissent une première sélection en compétition officielle.
Côté retour, l’infatigable Jean-Luc Godard sera de la partie avec son nouveau film Le livre d'image. Spike Lee, 27 ans après sa dernière venue en compétition sur la Croisette pour Jungle Fever, effectue également son come-back avec BlacKkKlansman. Lars Von Trier, "persona non grata" pour ses propos sur Adolf Hitler en 2011, redevient quant à lui fréquentable. Il sera présent hors compétition avec The House that Jack Built.
Le film maudit de Terry Gilliam pour clôturer le Festival... un samedi
Finie la cérémonie de clôture le dimanche soir. L'édition 2018 s'ouvrira le mardi 8 mai pour s'achever le samedi 19 mai. L'objectif ? Obtenir une meilleure médiatisation. Le long-métrage qui marquera le point final du Festival de Cannes est d'ailleurs très attendu puisqu'il s'agit de L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam. Un "film maudit", sur lequel le cinéaste a passé 20 ans de sa vie, avec un premier tournage avorté en 2000.