Hirokazu Kore-eda Palme d'or pour Une affaire de famille, Spike Lee récompensé, Jean-Luc Godard honoré, le 71ème Festival de Cannes s'est achevé samedi soir, avec l'annonce du palmarès, par le jury présidé par Cate Blanchett. Aucun film français n'a été récompensé, une première depuis six ans. Thierry Frémaux, délégué général du festival, et Mathieu Charrier, journaliste cinéma d'Europe 1, étaient dans Europe matin pour tirer le bilan de cette édition.
Un bon palmarès. Concernant le verdict du jury, Mathieu Charrier estime que l'on a cette année "un bon palmarès, très cinéphile, avec quelques films grands publics". "Cela fait des années que l'on attendait un prix pour Hirokazu Kore-eda, là il reçoit la Palme d'or pour un film lumineux que l'on peut conseiller à nos auditeurs", explique le journaliste cinéma d'Europe 1.
"Je ne commente jamais le palmarès, car c'est un groupe de neuf personnes légitimes, qui font un choix dont il faut, à l'avance, en accepter la subjectivité", confie de son côté Thierry Frémaux, soulignant tout de même "qu'il y avait énormément de bons films et que faire un palmarès cette année était un crève-cœur".
Cannes en transition ? Ce 71ème Festival de Cannes était le premier depuis l'affaire Harvey Weinstein. Par ailleurs, Netflix a décidé de bouder la Croisette cette année, devant l'obligation pour eux de devoir sortir leurs films en salles s'ils souhaitaient les voir en compétition. "Une année de transition", affirme Mathieu Charrier. "Ce qui est vrai aussi, c'est que lorsqu'on va voir les hôteliers, les restaurateurs, ils nous disent qu'il y avait moins de stars cette année, moins de stars américaines. Les hôteliers nous disent aussi avoir assisté à une baisse de fréquentation", détaille le journaliste cinéma d'Europe 1. "Le Festival a réussi sa transition. Maintenant, on attend de voir ce qu'il va nous proposer l'année prochaine".
Pour Thierry Frémaux, le constat est différent. "D'aujourd'hui jusqu'à Noël, on ne va parler que des films qui étaient à Cannes. C'était une des plus belles sélections", se défend le délégué général du festival. "Comme chaque année, il y a eu beaucoup de 'Cannes bashing' : c'est un sport un peu national", estime-t-il, affirmant que les stars étaient présentes.
Quant à la présence de Netflix sur la Croisette, Thierry Frémaux tient à rappeler que "Cannes ne tourne pas le dos à Netflix, c'est Netflix qui tourne le dos à Cannes". "Ils sont les bienvenus au festival, à condition d'en respecter les règles. Je n'ai pas cessé de le répéter : il n'y pas de conflit mais un désaccord. On verra si l'année prochaine nous arrivons à trouver un terrain d'entente", conclut le délégué général du festival.