Air France-KLM plonge à nouveau dans la crise. Cette fois ce ne sont pas les pilotes qui font grève mais les actionnaires qui se déchirent sur le choix du nouveau PDG. Cette question devait être tranchée mercredi, à l'occasion d'un conseil d’administration. Mais alors que le Français Philippe Capron figurait en tête de liste, le néerlandais KLM a sorti son veto.
KLM, plus rentable. La compagnie des Pays-Bas ne rejette pas l'homme lui-même, mais plutôt la structure de gouvernance de la holding qui, selon KLM, fait la part trop belle aux seuls intérêts français. Les Néerlandais réclament désormais un rôle à la hauteur de leur participation à l’alliance qu’ils forment avec Air France, puisqu'aujourd’hui KLM gagne quatre fois plus d’argent que la compagnie bleu-blanc-rouge.
Diviser la direction. Dans la mesure où KLM rencontre beaucoup moins de problèmes sociaux, les Néerlandais réclament d’être les véritables co-gérants du groupe à égalité avec les Français. Ils veulent ainsi dissocier les postes de PDG de la holding et celui de PDG de la compagnie Air France, jusqu’ici réunis, ce qui donnait aux Français une prééminence dans l’alliance.
Paris s'incline. Ils ont apparemment obtenu gain de cause, puisque les deux postes devraient bien être séparés selon un schéma qui sera présenté jeudi au conseil d’Air France-KLM. Ce n’est plus un patron mais deux qu’il va donc falloir recruter. Paris a fini par céder, ce qui constitue un véritable camouflet pour l’Etat-actionnaire.