800 salariés d'Arjowiggins seront bientôt sans emploi. Le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé vendredi la cession partielle de l'usine du Bourray (270 emplois), à Saint-Mars-La-Brière près du Mans, et la liquidation judiciaire du site de Bessé-sur-Braye qui emploie 580 personnes. De quoi faire craindre à cette commune sarthoise un cataclysme économique.
Vendredi soir, une vingtaine de salariés ont accroché des t-shirts sur un fil longeant la façade de l'usine, sur lesquels étaient écrits leurs noms, souvent assortis d'une croix, et leur ancienneté dans l'entreprise. Un tissu noir a été également drapé sur le panneau de l'entrée de la ville en signe de deuil. "On ne verra plus les gens de chez 'Arjo' qui venaient chercher du pain le midi ou le soir", regrette le boulanger de Bessé-sur-Braye. "On aura du chiffre d'affaires en moins et on ne pourra pas se permettre de garder tout notre personnel".
"Ça va être une catastrophe financière et humaine"
Olivier, le patron du restaurant de la gare, s'interroge également. Ces derniers mois, son activité a déjà baissé. "Aujourd'hui, on est quatre. Mais est-ce que l'on pourra tenir avec cet effectif dans le restaurant ? Ce n'est pas sûr. Habituellement on fait soixante couverts, depuis le redressement on fait quarante couverts en moyenne et là on ne sait pas…"
Jacques Lacoche, le maire de cette commune de 2.200 habitants, n'ose pas imaginer l'impact que va causer cette liquidation. 10 % de ses administrés travaillent au sein de l'usine. "Je sais que ça va être une catastrophe financière et humaine. Ça va faire des drames dans les familles. Vous imaginez quand vous avez quatre paies dans une famille et que tout à coup il n'y a plus rien ?", insiste-t-il. Pour éviter le pire, il a prévu de suivre au plus près les familles en difficulté à l'issue de cette liquidation.