Dans la lignée du lundi de Pentecôte, une deuxième journée de solidarité pourrait voir le jour. C'est en tout cas une proposition de certains parlementaires dans le cadre de l'examen du budget à l'Assemblée. D'autant qu'une journée de congé en moins, c'est plutôt tentant financièrement pour le gouvernement. Cela permettrait ainsi engranger deux à trois milliards d'euros supplémentaires dès l’année prochaine, selon un rapport sénatorial.
Un gain visible...
Des recettes qui permettraient de financer les Ephad et qui viendraient donc s’ajouter aux 3,2 milliards d’euros, rapportés l’année dernière, par la première journée de solidarité créée il y a vingt ans. "C’est 7 heures de travail sur l’année, c’est quand même relativement dérisoire. Mais ça permet tout de même à la branche d’encaisser 3 milliards d’euros, ce n'est quand même pas rien", souligne Chantal Deseyne, sénatrice d’Eure-et-Loir.
Chaque entreprise est ensuite libre de mettre en place ce dispositif à la date la plus adaptée à ses besoins. Pour beaucoup de salariés, le lundi de Pentecôte est finalement redevenu un jour férié classique et certains d'entre eux travaillent un autre jour dans l’année. Quoi qu’il en soit, créer une deuxième journée de solidarité ne permettra en aucun cas à la France de régler son déficit structurel, assure l’économiste Bruno Coquet.
... mais à la marge
"Qu’il faille travailler plus tout au long de la vie, ça me semble une évidence", insiste-t-il au micro d'Europe 1. "Mais ça ne se traite pas forcément par la suppression de tous les jours fériés et de tous les jours de congés. Cette mesure a comme effet principal d’augmenter les recettes budgétaires à court terme. Est-ce qu’elle change structurellement les choses ? Non", s'agace-t-il.
De son côté, l’Insee estime qu’ajouter un jour travaillé dans l’année permet d’augmenter le PIB d’environ 0,05 point. De l’activité en plus donc, mais à la marge.