L'avion conserve une belle cote aux yeux des Français. En janvier et en février, les recherches pour des vols au départ de la France ont bondi de 40% par rapport à 2022 sur le site du comparateur de vols Liligo. Et pour cause, l’avion, malgré son impact environnemental, est parfois moins cher que le train, sur certains trajets et certaines dates. C'est le cas pour un Paris-Marseille, le 26 mai prochain qui revient à 75 euros pour un voyage avec la SNCF sans carte de réduction, contre 51 euros avec Air France. Une différence qui s'explique par plusieurs facteurs.
Plus de coûts d’infrastructure côté train
Contrairement aux idées reçues, l'écart de tarifs entre l’avion et le train ne résulte pas du nombre des taxes payées par les compagnies. Si c'était le cas, l'avion serait bel et bien plus cher que le train, rappelle Guillaume Rostand, le porte-parole de Lilligo. "Il y a plus de dispositifs de taxation sur les billets d’avion comme la taxe de sécurité environnement, la taxe d’aviation civile qui auraient effectivement tendance à peser plus lourd sur le prix final vendu au consommateur. Mais il ne faut pas oublier que la SNCF doit aussi supporter beaucoup plus de coûts d’infrastructure pour opérer ses trains. Ça peut expliquer pourquoi un billet de train est plus cher qu’un billet d’avion."
L’ouverture à la concurrence et les compagnies low cost aériennes
Par ailleurs, l'ouverture à la concurrence a mécaniquement entraîné une baisse des prix dans l'aérien. Une tendance sur laquelle n'a pas pu surfer le secteur ferroviaire. "Pour le train c’est sûr qu’il y a un sujet de fond : il n’y a qu’un seul opérateur. Après, sur le marché aérien, l’apparition des compagnies low cost a vraiment fait chuter le prix moyen des billets qui auparavant ressemblait quand même à celui du train."
Sur les trajets en train désormais assurés par des Ouigo, la gamme à bas coût de la SNCF, les premiers prix sont plus bas. Comptez 10 euros pour un Paris-Laval contre 15 euros pour un TGV Inoui.