Réduire les services publics ou augmenter les impôts ? Un dilemme pour les élus locaux, en première ligne face à la crise énergétique, alors que le congrès annuel des maires de France se déroule jusqu'au 24 novembre à Paris. Confrontés à des factures exorbitantes, des édiles se sont regroupés en collectif "Stop Racket Énergie" et dénoncent une hausse des prix de 300 à 3.000%. À l'origine de cette initiative, le maire de Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis. Économies d'énergie obligent, dans cette commune il fait désormais plus frais et plus sombre.
Le froid s'est emparé du bureau du maire comme celui du directeur général des services, Arnaud Péan. "Être derrière un ordinateur ou au téléphone à 16 degrés, c'est rude. Du coup, on met plusieurs pulls, une écharpe et un manteau d'hiver sur les épaules", témoigne-t-il.
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"On ne fait que 10% d'économie"
Et ailleurs, ce n'est pas mieux. Le thermomètre affiche 19 degrés dans les autres bureaux, comme dans tous les équipements gérés par la ville, de la médiathèque à l'hôtel de police, en passant par les 22 écoles. Cette baisse de chauffage s'accompagne d'une série de mesures drastiques pour faire un maximum d'économies d'énergie comme l'explique le maire Zartoshte Bakhtiari. "Un trottoir sur deux est éteint, il n'y a pas d'eau chaude dans les équipements publics et il y a en plus un éclairage qui s'éteint au bout de 30 secondes dans les couloirs. Comme vous avez pu le constater, on a mis des minuteurs un peu partout."
Malgré ces restrictions, cela reste insuffisant pour absorber la hausse tarifaire. "Avec les restrictions, on ne fait que 10% d'économie, ce qui est très loin du compte quand vous avez une facture qui passe de 2 à 12 millions d'euros", souligne le maire de Neuilly-sur-Marne. Autour de lui, un collectif d'élus "Stop Racket Énergie" qui attend des réponses du gouvernement comme des fournisseurs d'énergie.