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Avec l'augmentation des prix qui dure, la rentrée est difficile pour de nombreux Français. Malgré plusieurs incitations du gouvernement adressées aux industriels, la situation ne semble pas s'améliorer. L'inflation est repartie à la hausse en août et a rebondi à 4,8% sur un an. Une situation que regrette Michel-Édouard Leclerc, invité de la Grande interview Europe 1 / Cnews ce lundi matin.
INTERVIEW

Une rentrée qui fait mal au porte-monnaie. Alors que la France souffre de l'inflation depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix dans les grandes surfaces ne semblent pas diminuer. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé jeudi que le prix de 5.000 références en magasins n'augmenterait pas et que les négociations entre industriels et supermarchés pour 2024, qui débutent normalement en fin d'année, allaient être anticipées. Mais pour Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centre E.Leclerc et invité de la Grande interview Europe 1 / Cnews ce lundi, c'est au tour des parlementaires de se saisir du problème.

Une bataille en perspective

"Le taux d'inflation, notamment sur l'alimentaire, va baisser. Mais quand un taux baisse, ça ne fait pas que les prix baissent et donc pour que les prix baissent il va falloir aller chercher les prix bas, il faut batailler et la législation française voulue par les parlementaires français - et pas que Renaissance - est une législation inflationniste. Donc il y a une bataille en perspective, il y a une bataille même politique", explique-t-il. 

Le président de E.Leclerc pointe du doigt d'ailleurs un obstacle dans la baisse des prix : la loi ne permettant aux distributeurs de négocier qu'une seule fois par an avec les industriels. "Les industriels sont fondés à se retrancher derrière le fait qu'on n'a pas le droit de renégocier avant le mois de décembre (…) et malgré toutes les exhortes qu'il y a eu auprès des 75 industriels - 'S'il vous plaît, faites des efforts', etc. - les industriels n'y sont pas obligés", détaille-t-il.

Pour combattre l'inflation, Michel-Édouard Leclerc assure que lui et ses confrères, comme Alexandre Bombard (Carrefour) et Thierry Cotillard (Intermarché), sont tous volontaires pour légiférer et ainsi avancer les dates de ces négociations. "Mais c'est le bon vouloir des parlementaires et les parlementaires jusqu'ici n'ont pas montré beaucoup d'enthousiasme. Il n'y a pas beaucoup de baisse de prix en perspective tant qu'on va pas les chercher tant que la loi n'est pas modifiée", insiste-t-il.

Inquiétudes autour de la loi Descrozaille

Alors qu'un effort est demandé à l'ensemble des acteurs pour diminuer les prix et soulager le pouvoir d'achat, une ombre semble obscurcir le tableau : la loi Descrozaille. Adopté en mars dernier par le Parlement, le texte, qui doit entrer en vigueur en mars 2024, prévoit de limiter les promotions de certains produits non alimentaires comme ceux d’hygiène, d’entretien ou de parfumerie. Sur des produits comme le liquide vaisselle ou les protections hygiéniques, ces promotions ne pourront pas dépasser les 34%.

Une loi incompréhensible pour Michel-Édouard Leclerc : "laissez-nous faire les promotions sur les produits d'entretien, laissez-nous faire des promotions sur les produits alimentaires", conclut le président, qui souhaite une modification de la loi.