Iran : les entreprises françaises déjà à l'affût

Une Peugeot 206 en Iran, en 2006.
Une Peugeot 206 iranienne, en 2006. © ATTA KENARE / AFP
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G.S. avec Anne-Laure Jumet et AFP , modifié à
L'accord sur le nucléaire aiguise les appétits commerciaux de la France, ex-partenaire privilégié de l'Iran. 

L'accord trouvé mardi sur le nucléaire iranien aiguise déjà les appétits commerciaux. Dans ce pays de 80 millions d'habitants, de très nombreuses entreprises, notamment françaises, sont en embuscade. Entre 2004 et 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de quatre milliards d'euros à 500 millions. Selon le FMI, la Chine et la Corée du Sud sont désormais les premiers fournisseurs du pays, la France se classant 7e (contre 2e en 2005), derrière l'Allemagne et l'Italie. Les sociétés tricolores comptent donc bien redresser la barre.

PSA a déjà fait ses cartons. Il y a d'abord des constructeurs automobiles, Renault et Peugeot en tête. Le potentiel est énorme : l'Iran est le plus gros marché de la région avec des besoins estimés à deux millions de véhicules. La marque au lion, qui détenait un quart du marché avant les sanctions, espère bien revenir en force dès que ce sera possible. PSA a déjà dans ses cartons un projet d'entreprise commune avec son partenaire iranien historique, IranKhodro, pour produire des voitures sur place.

 

De quelles sanctions parle-t-on ? Entre 2005 et aujourd'hui, l'ONU et l'Union européenne ont adopté des sanctions économiques contre toute entreprise qui réaliserait des échanges avec l'Iran dans plusieurs domaines : d'abord l’armement et le nucléaire, puis la finance, le commerce de métaux précieux, les transports en commun et les hydrocarbures. Par ricochet, ces sanctions ont également affecté le secteur automobile (difficile de vendre une voiture dans un pays où il est difficile de se procurer de l'essence). Le retrait de certaines entreprises a aussi parfois été interprété comme une décision politique, comme dans le cas de PSA par exemple. 

Total et Alstom sur la ligne. Autre secteur dans les starting blocks : celui de l'énergie. Total, par exemple, se dit prêt à signer des contrats dès que possible avec ce pays qui dispose des quatrièmes réserves mondiales de pétrole. Total "a une longue histoire avec l'Iran, un pays qui a la culture de l'histoire, donc je sais que Total sera bien accueilli", assurait son directeur général Patrick Pouyanné le mois dernier. Dans les transports, Alstom est sur les rangs, avec des idées de tramways et des rêves de métro à Téhéran.

"La taille d'un marché espagnol". Quelques autres entreprises françaises sont déjà présentes en Iran. Mais les sanctions freinaient jusqu'ici leur développement. C'est le cas du groupe d'électroménager SEB. "Avec la taille de la classe moyenne en Iran, le marché est estimé à 125 millions d'euros, c'est-à-dire la taille d'un marché espagnol pour nous", assure au micro d'Europe 1 Frederic Verwade, directeur de la filiale internationale.

Mais pour toutes ces entreprises, il faudra toutefois attendre encore un peu. Les sanctions ne seront pas levées avant l'année prochaine. Et elles pourront être remises au goût du jour si Téhéran ne tient pas ses engagements