Un avertissement adressé aux États-Unis. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a prévenu jeudi qu'il n'y aurait "pas de vainqueur" dans une guerre commerciale mais "des perdants des deux côtés". Christine Lagarde commentait l'examen annuel de l'économie américaine par le FMI, qui estime que si la croissance des États-Unis va être forte à court terme, les mesures de relance budgétaire et les restrictions commerciales présentent des risques pour l'économie mondiale.
Le Trésor américain en désaccord avec ce constat. "En cas de guerre commerciale, nourrie par la hausse réciproque de droits de douane sur les importations, il n'y a pas de vainqueur. On voit généralement des perdants des deux côtés", a affirmé Christine Lagarde lors d'une conférence de presse à Washington. Pour leur part, les États-Unis ont immédiatement réagi en exprimant leur divergence de vue avec le FMI sur les perspectives à moyen terme de la première économie mondiale. "Même si on apprécie le travail du FMI et si on partage les mêmes projections à court terme sur la croissance de l'économie, nous différons nettement sur leurs projections à moyen et long terme", écrit le Trésor américain dans un communiqué.
Une croissance moins forte à terme aux États-Unis ? "Le département du Trésor est persuadé que nos politiques, y compris la réforme fiscale et la dérégulation qui visent à doper la productivité, engendreront davantage de croissance durable", ajoute l'administration Trump. Le FMI voit l'expansion des États-Unis s'accélérer à 2,9% en 2018 et 2,7% en 2019 puis s'affaisser à 1,9% en 2020 et 1,7% en 2021. L'administration Trump ambitionne une croissance durable supérieure à 3%.