Malgré la guerre en Ukraine et la crise énergétique, l'économie de la zone euro tient bon en ce début d'année, s'est félicitée Christine Lagarde jeudi, en marge de l'annonce d'une hausse des taux directeurs de la BCE. Une tendance visible en France où malgré la forte baisse de la consommation des ménages, le PIB est resté dans le vert de justesse à 0,1%, au quatrième trimestre. Quant à la croissance annuelle, elle atteint 2,6% selon l'INSEE. Initialement, l'institut tablait sur une récession de 0,2% au quatrième trimestre, et une croissance annuelle de 2,5%.
Le gouvernement a construit son budget 2023 autour d'une prévision de croissance très optimiste de 1%, et ce scénario a gagné un peu de crédit. L'automne dernier, le Fonds monétaire international et la Banque de France prévoyaient un taux de croissance beaucoup plus bas. Mais le vent est peut-être en train de tourner car le FMI vient de relever sa prévision pour l'Hexagone, de 0,5 à 0,7% de croissance, une remontée non négligeable.
La baisse de la consommation des ménages inquiète
Bien sûr, l'économie française n'est plus à une surprise près : le chômage continue sa baisse et les créations d'entreprises battent des records. "Alors c'est vrai qu'avec les chiffres de la fin 2022, on entame 2023 en partant d'un peu plus haut que prévu", explique au micro d'Europe 1 Julien Pouget, chef du département conjoncture à l'INSEE. "Qu'est-ce qui va jouer ? L'évolution de la situation énergétique et l'inflation. Si l'inflation devait refluer, les gains de pouvoir d'achat pourraient revenir et donc, cela engendrerait un peu de soutien pour la consommation des ménages", presse le spécialiste.
Et à ce stade, la consommation des ménages donne des signes inquiétants et pour cause, au quatrième trimestre 2022, elle a nettement baissé, particulièrement en ce qui concerne les achats alimentaires.