Des queues de voitures à n'en plus finir. Depuis le 1er septembre, il y a foule devant les stations essence de TotalEnergies. Le géant pétrolier français a décidé de participer à la remise sur le carburant adoptée par l'État. Ainsi, en plus des 30 centimes de réduction par litre de l'administration, Total ajoute une autre remise de 20 centimes sur ses produits pétroliers. De quoi vider les stations de la concurrence.
"Il y a des stations qui vont fermer car elles ne seront plus rentables. On y mettra des automates ou bien, on va les raser", explique Anthony, qui gère une station essence indépendante dans le centre de Nantes. Pour les gérants des stations concurrentes à celles de Total, impossible de s'aligner sur les prix des stations du Français. "On va droit dans le mur", ajoute l'indépendant, qui constate que ses prix sont jusqu'à 30 centimes plus chers que ceux de TotalEnergies.
Jusqu'à "70% de clients" en moins
Même son de cloche chez Fatima, qui gère une station Avia. "On est entouré de trois stations Total Access", souligne-t-elle. Depuis le 1er septembre, quasiment plus aucun client ne s'arrête aux pompes. "Nous perdons au moins 70% de notre clientèle", assure-t-elle. Seule consolation, certaines stations Total autour de chez elle sont en rupture de stock, obligeant les automobilistes à venir dans sa station Avia.
"Toutes les stations ont été prises d'assaut et vidées", souligne une jeune femme en remplissant son réservoir. Mais "les clients qui viennent là ne mettent que 5 ou 10 euros, le temps que Total se réapprovisionne. Ils ne font pas le plein", souligne Fatima. Grandes perdantes également, les grandes surfaces ou d'ordinaire, l'essence y est souvent moins chère. Mais la remise de Total devrait se réduire au mois de novembre avant de disparaître totalement le mois suivant.