Une polytechnicienne rompue au secteur des télécoms qui vient féminiser un peu plus le CAC 40 : forte de q , la directrice générale Europe de Schneider Electric, Christel Heydemann, a été nommée vendredi, à 47 ans, directrice générale d'Orange. Également diplômée de l'Ecole des Ponts et Chaussées, elle avait gravi tous les échelons de Schneider Electric depuis son arrivée en 2014 chez le géant français des équipements et solutions pour l'énergie, jusqu'au poste de présidente du groupe en France puis directrice pour l'Europe.
Soutenue par Bercy
Christel Heydemann était aussi déjà membre du conseil d'administration d'Orange depuis 2017. Sa prise de fonction est prévue le 4 avril 2022, a indiqué Orange dans un communiqué. En lice face à d'autres "profils intéressants", Christel Heydemann a pu compter sur le soutien décisif du gouvernement pour devancer ses concurrents. "Tout le monde s'est rangé à la position de l'Etat", premier actionnaire du groupe avec plus de 20% du capital, avait affirmé lundi une source proche du dossier. Le ministère de l'Économie avait publiquement affiché son soutien à l'actuelle directrice Europe de Schneider Electric début janvier, en indiquant donner sa préférence à la nomination d'une femme parmi les trois candidats en lice, avec l'actuel directeur général délégué du groupe, Ramon Fernandez, et le responsable des ventes de l'opérateur américain Verizon, Frank Boulben.
Le ministre Bruno Le Maire "souhaite que plus de femmes accèdent à des postes de gouvernance des grandes entreprises", avait encore indiqué le ministère. Seulement une femme dirige actuellement en France une entreprise du CAC 40, la directrice générale d'Engie, Catherine MacGregor. Mais à partir du 1er juillet, Estelle Brachlianoff deviendra également directrice générale de Veolia. Forte d'une longue expérience dans le secteur des télécoms chez Alcatel-Lucent, Christel Heydemann est membre du conseil d'administration d'Orange depuis 2017.
Des dossiers brûlants sur la table
"En qualité d'administratrice du groupe depuis près de cinq ans, j'ai pu appréhender les enjeux technologiques auxquels notre société fait face. Je sais que les défis sont majeurs, mais c'est aussi un immense honneur de contribuer au développement d'un des acteurs majeurs de l'industrie des télécoms", a-t-elle déclaré à l'issue de sa nomination, dans un communiqué.
Parmi les premiers dossiers sur la table de Christel Heydemann, on compte la transformation de l'entreprise, alors qu'un accord intergénérationnel a été trouvé fin 2021 pour encadrer la réduction des effectifs. Concrètement, cela va se traduire par des départs anticipés, mais également 8.000 recrutements d'ici à 2024. Sans oublier le remplacement progressif du réseau cuivre par la fibre, ou encore le développement de la cybersécurité et des activités financières, à commencer par Orange Bank.